Xérose cutanée

Devant toute peau sèche ou prurigineuse, pensez d’abord à la xérose : interrogez les habitudes d’hygiène, examinez la peau, puis traitez simple et fort avec un émollient appliqué souvent.

“Quand on entend un bruit de galop… il faut penser au cheval avant de penser au zèbre.”

Quand y penser ? (signes et contexte)

1. TABLEAU TYPIQUE : Peau rêche, rugueuse ou squameuse, tiraillante ou prurigineuse, souvent après douche/bain ou en saison froide, avec sensation de sécheresse, démangeaisons ou desquamation.
2. CONTEXTE TYPIQUE :
   • Patient d’âge avancé (xérose sénile / cutanée du sujet âgé).
   • Patient exposé à des agressions cutanées (eau calcaire, douches fréquentes, savons irritants).
   • Patient ayant des comorbidités (diabète, insuffisance rénale, hypothyroïdie…), ou des traitements asséchants (par ex. rétinoïdes, oncologiques).

Comment faire le diagnostic de xérose cutanée ?

Diagnostic CLINIQUE

1. Identifier les facteurs déclenchants ou aggravants
2. Exclure une dermatose sous jacente :

• Eczéma
• Dermatite de contact
• Psoriasis
• Hépatopathies
• Maladie rénale chronique

Comment traiter en médecine générale ?

Principes fondamentaux

• Restaurer la barrière cutanée par émollients/topiques hydratants.
• Adapter l’hygiène cutanée : éviter les savons agressifs, préférez des nettoyants doux, limiter bains/douches longues, utiliser eau tiède, sécher la peau doucement, appliquer l’émollient juste après la toilette.

Prescription usuelle

• Crèmes émollientes (glycérine, vaseline, agents occlusifs, parfois urée ou acide lactique selon tolérance).
• Appliquer toujours après la toilette + à distance de contacts irritants (eau, savons, solvants, etc.).
• Fréquence : à appliquer généreusement et fréquemment – plusieurs fois par jour, en particulier si peau très sèche.
• Adapter la formulation selon la saison/climat : crèmes plus riches (lipidiques) en hiver, crèmes plus légères hydrophiles en été, si patient tolère.
• Éducation du patient : expliquer la chronicité probable, l’importance de l’entretien régulier, l’inutilité d’attendre des « effets immédiats spectaculaires » — insister sur l’adhésion thérapeutique.

Quand adresser au dermatologue ?

1. Suspicion de dermatoses sous-jacentes.
2. Xérose résistante malgré émollients bien conduits (adhésion correcte, mesures hygiéniques respectées) => recherche d’une cause secondaire.
3. Xérose extrêmement invalidante (prurit insomniant, gêne cutanée importante, impact qualité de vie, compliquant la mobilité ou soins…)