Prise en charge de l'endométriose au cabinet de médecine générale
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Épisode 3 : Le traitement de l’endométriose



La phrase du jour

 

« Une femme souffrant d’endométriose est une femme souffrant avant tout de douleurs : le traitement antalgique est donc le socle de la prise en charge ! »



Antalgiques

Les traitements antalgiques classiques de palier 1 et/ou 2 sont toujours indiqués dans la prise en charge initiale de l’endométriose. Vous pouvez combiner antalgiques et AINS par exemple.

2 choses à ne pas oublier dans le traitement antalgique :

  • La prescription d’AINS doit être faite au coup par coup et l’on doit éviter les AINS au long cours car ils entraînent des complications rénales et gastriques.
  • Les douleurs sont parfois d’allure neuropathique et il faut donc les traiter avec des antalgiques spécifiques neuromodulateurs.

Si vous voulez en savoir plus sur la douleur en général, RDV ici avec Dr De Mijolla (Neurologue) qui vous en parle en DPC d'1h 👇 https://www.guideline.care/formation/prise-en-charge-de-la-douleur-en-medecine-generale

Pour vous aider à repérer une douleur neuropathique, vous pouvez utiliser le score DN4 (PDF 170ko)

Traitement hormonal

Bloquer le cycle permet de diminuer les douleurs. En effet, les douleurs sont vraisemblablement liées à des micro- saignements des lésions ectopiques d’endométriose pendant les règles. Donc, bloquer le cycle paraît assez logique…

Bloquer le cycle diminue les douleurs d'endométriose



En 1ère intention, proposer une contraception œstro-progestative. ATTENTION A BIEN RESPECTER LES CONTRE INDICATIONS CLASSIQUES (MTEV, tabagisme, cancer hormono-dependant etc…)


Si les douleurs persistent avec une pilule oestro-progestative prise classiquement c’est-à-dire avec arrêt pendant les règles, vous pouvez conseiller une prise en CONTINU afin de mieux contrôler les douleurs. Les traitements hormonaux de 2ème intention sont :

  • la contraception micro-progestative orale au désogestrel
  • l'implant à l'étonogestrel
  • Stérilet au LNG 52mg

Le choix entre ces traitements de 2ème intention sera fait en fonction de l’âge, des contre-indications et des préférences de la patiente !

Place des analogues de la GnRH

Ils bloquent complètement le fonctionnement ovarien de la patiente => Ménopause artificielle et par conséquent ceci va stopper immédiatement les douleurs.
Ce traitement peut être donné maximum un an dans la vie d’une patiente et s’utilise par périodes de quelques mois lorsque les douleurs sont très intenses et non contrôlables par d’autres moyens cités plus haut.
Il faut toujours prescrire une add-back thérapie associée aux analogues de la GnRH plutôt sous forme locale (gel ou patch).
Ne pas prescrire ce traitement si la patiente a un projet de grossesse à moyen ou court terme car, comme vous le savez, il bloque totalement le fonctionnement ovarien et la relance de celui-ci après l’arrêt du traitement est parfois longue et difficile !

Ces analogues doivent être prescrits par un spécialiste gynécologue qui suit régulièrement la patiente car ils induisent des risques ostéoporotiques et ne peuvent pas être une solution à long terme. Il faut les utiliser avec parcimonie ! À propos de l'ostéoporose, retrouver notre fiche de synthèse ici 👉 Conduite à tenir en cas d'ostéoporose

Quelle est la place des traitements non médicamenteux ?

Les techniques non médicamenteuses de relaxation, de soutien psychologique peuvent être proposées à la patiente. Mais attention, elles doivent garder leur place de complément des traitements classiques décrits ci-dessus et non pas les substituer !

En cas de douleurs invalidantes, une prise en charge PLURI-DISCIPLINAIRE peut être proposée dans certains centres spécialisés. A Nancy, la clinique Majorelle propose ce type de soutien par exemple. Polyclinique Majorelle à Nancy

Les suppléments vitaminiques et régimes alimentaires n’ont, à ce jour, pas prouvé d’efficacité sur la réduction des symptômes de l’endométriose.

En quoi consiste le traitement chirurgical ?

On le répète, une coelioscopie est un outil thérapeutique et non diagnostique en routine.

La lésion élémentaire visualisée en coelioscopie est le NODULE BRUNÂTRE comme ci-dessous :

Nodules endométriosiques
Nodule endométriosique



L’endométriose se loge très souvent dans la partie postérieure du pelvis en arrière de l’utérus sur les ligaments utéro-sacrés et peut expliquer certains tableaux de lombalgies de la femme jeune voir d’irradiation dans les membres inférieurs !
L’endométriose est responsable aussi d’ADHÉRENCES entre les différents organes pelviens. Les ovaires peuvent adhérer à leurs logettes et même parfois venir s’accoler l’une à l’autre en arrière de l’utérus formant ainsi une image de « Kissing ovarien ».
Le but du traitement coelioscopique est donc de lever ces adhérences pour diminuer les douleurs.


Et maintenant, une petite vidéo pour bien ancrer tout cela :