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1er problème, le diagnostic d'accident ischémique transitoire sera très souvent réalisé a posteriori. Si toutefois le patient est devant vous et développe un AIT, la conduite à tenir est simple :
Appel du 15 = filière AVC pour imagerie IRM en urgence et prise en charge étiologique et thérapeutique en Unité NeuroVasculaire (UNV)
Revenons au cas le plus fréquent, celui du diagnostic a posteriori... Il justifie donc un interrogatoire dit "policier" compte tenu des répercussions potentielles.
Il s'agit en effet de prévenir un éventuel AVC dans les prochains jours mais aussi de ne pas faire le diagnostic d'AIT par excès car cela impactera négativement à vie le patient (traitement antithrombotique inutile par ex.).
La 1ère question sera donc de se demander si ce que décrit le patient ou son entourage est vraiment un AIT ? C'est en fait la question du diagnostic différentiel !
Pour retenir la suspicion d'un AIT, il y a 2 éléments important à checker :
1) La séquence clinique (= ou marche clinique) est-elle compatible avec un AIT ?
2) Le terrain est-il typique ?
D'un point de vue sémiologique, certains classent les signes cliniques en AIT "possible" et AIT "probable"
AIT "probable" :
Cécité monoculaire ; troubles du langage (aphasie); troubles moteurs et/ou sensitifs unilatéraux touchant la face et/ou les membres; ces symptômes traduisent le plus souvent une ischémie du territoire carotidien mais, en l'absence d'autres signes, il n'est pas possible de trancher entre une atteinte carotidienne ou une atteinte vertébrobasilaire.
Troubles moteurs et/ou sensitifs bilatéraux ou à bascule d'un épisode à l'autre, touchant la face et/ou les membres; perte de vision dans un hémichamp visuel homonyme (hémianopsie latérale homonyme) ou dans les deux hémichamps visuels homonymes (cécité corticale). Ces symptômes traduisent le plus souvent une atteinte vertébrobasilaire.
AIT "possible" : les symptômes suivants sont compatibles avec un AIT mais ne doivent pas faire retenir le diagnostic en première intention s'ils sont isolés :
vertige ; diplopie ; dysarthrie ; troubles de la déglutition ; drop-attack (dérobement des jambes sans trouble de la conscience). Le diagnostic d'AIT devient probable si ces signes s'associent entre eux.
Quels sont les grands diagnostics différentiels des AIT ?
L'ictus amnésique peut être très impressionnant et il est difficile de se faire une idée concrète de la sémiologie sans l'avoir déjà vue cliniquement. Chez guideline.care, on a donc décidé de vous faire écouter "une histoire de chasse" grâce à cela la mémorisation de ce qu'est un ictus n'en sera que plus facile :
En soins de premier recours, quand un adulte décrit un déficit neurologique :
que lui proposer comme bilan ?
En pratique si l'AIT est récent, il faut le considérer comme un AVC et appeler le 15 et la filière AVC, le délai qu'on peut retenir est celui de 24h.
Au delà de 24h après un AIT, on pourra placer le patient sous antiagrégant plaquettaire et demander un bilan cardiologique en urgence en ville (dans la semaine idéalement). Au delà de 24h, l'éducation thérapeutique est prioritaire puisque le risque de récidive reste élevé on lui apprendra l'acronyme FAST. F = Face A = Arm S = Speak T = Time
Le risque d’AVC est particulièrement élevé dans les heures et les jours qui suivent un AIT (risque de 5% dans les 48 premières heures et d’environ 10% à un mois)
Le risque de récidive d'AIT ou d'AVC précoce est fréquent mais difficile à prédire. Il existe un score pour cela : le score ABCD2
En aigu, on vient de le voir.
A distance, il s'agit de la prévention secondaire des FdrCV ( ne pas oublier de discuter la prise en charge chirurgicale des sténoses carotidiennes lors du bilan CV +++)
Surveiller le ttt antiagrégant plaquettaire :
3 traitements ont fait la preuve de leur efficacité :
L'association de ces traitements au long cours n'apporte pas de bénéfice et augmente le risque de complications hémorragiques.
Il s'agit finalement de la même attitude que pour un authentique AVC ! D'où l'importance de ne pas non plus faire le diagnostic d'AIT par excès comme dit plus haut.
Voilà la partie texte de cet épisode 1 est terminée.
Installez-vous confortablement ☕️ ☕️ ☕️ et visionnez la vidéo du Dr Damian Douarinou, Neurologue en unité neuro-vasculaire (UNV) à Nancy, qui vous explique tout cela en détail.
Bonne projection 😉
Rendez-vous après la vidéo pour les QCM !
Pas le temps pour la vidéo ?
C’est pas grave, faites une pause, vous pourrez reprendre plus tard nous mesurons le temps de formation, chacun son rythme !