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Épisode 3 : Comment traiter le SOPK ?



“ La clef est le surpoids  ”

On peut diviser en 3 parties la prise en charge du SOPK : 

  1. Traitement de l'hyperandrogénie 
  2. Traitement de l'anovulation-infertilité 
  3. Prévention des risques liés au SOPK à moyen et long terme 

1) Traitement de l'hyperandrogénie

Le traitement de l'hyperandrogénie (hirsutime, acné) comprend 2 volets : 

  1. la prise en charge du surpoids 
  2. la prise en charge en tant que tel de l'hyperandrogénie

Pour les femmes atteintes de SOPK, l'excès d'adiposité abdominale et l'augmentation du BMI accentue l'hyperandrogénémie. La prise en charge première de l'hyperandrogénie est, chez la femme en surpoids, une prise charge nutritionnelle visant à réduire le surpoids sans perdre de masse musculaire.

                💎💎💎   Retenons qu'une perte de poids de 5% rétablit la fonction ovarienne dans plus de 50% des cas   💎💎💎

La prise en charge de l'hyperandrogénie repose sur un traitement par palier ayant pour principe la mise au repos de l'ovaire.

  • PALIER 1 : Contraception oestro-progestative (COP)
  • PALIER 2 : COP avec anti androgénique type Drospirénone, par ex. Jasmine®
  • PALIER 3 : Anti androgénique seul Drospirénone, par ex. Slinda® => cs spécialisée endocrino-gynéco
  • PALIER 4 : Acétate de Ciprotérone Androcur® => cs spécialisée endocrino-gynéco

L'Androcur® expose à un risque de méningiome multiplié par 7. Il n'est plus indiqué de prescire des anti androgénique en cas d'hirsutisme isolé. Ce traitement doit être proposé en dernière intention dans le cadre d'un authentique SOPK.

2) Traitement de l'anovulation

 

Plusieurs moyens permettent de rétablir l'ovulation chez les patientes porteuses de SOPK. Ces mesures sont décrites dans l'ordre ou il semble logique de les proposer, pour des raisons didactiques. La plupart tendent à réduire l'insulinémie et/ou abaisse le taux de LH. En cas d'échec, l'utilisation de FSH en vue d'une stimulation de l'ovulation ou d'une fécondation in vitro apporte d'excellents résultats au prix d'un risque d'hyperstimulation ovarienne.

La prise en charge relève d'une consultation spécialisée en assistance médicale à la procréation, il n'est pas question ici de la développer. Nous vous donnons juste un aperçu des principes à connaître des différentes options thérapeutiques, des niveaux de preuve associés et de leurs coûts respectifs.

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La prise en charge de l'infertilité dans le SOPK est bien souvent longue et difficile.

3) Prévention des risques liés au SOPK à moyen et long terme

Les conséquences du SOPK dépassent largement le problème de reproduction.

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Les femmes atteintes de cette maladie ont un risque de développer des troubles métaboliques ou cardiovasculaires semblables à ceux rencontrés dans le syndrome métabolique. Cela n'est pas étonnant puisque l'insulinorésistance est la pierre angulaire de la physiopathologie de ces deux syndromes. Le syndrome métabolique associe en effet six symptômes :

  1. obésité androïde,
  2. dyslipidémie athérogène,
  3. hypertension artérielle,
  4. résistance à l'insuline,
  5. état pro-inflammatoire et prothrombotique.

Le SOPK pourrait ainsi être considéré comme une forme particulière du syndrome métabolique ne touchant que les femmes...

Les chiffres sont éloquents puisque l'incidence du syndrome métabolique chez les SOPK varie de 33 à 46 %, c'est-à-dire deux fois plus que chez les témoins du même âge. Dans un essai multicentrique sur 394 SOPK, 26 sont diabétiques (6,5 %) et sur les non-diabétiques, on retrouve une adiposité androïde chez 80%, un taux anormalement faible (<0,5 g/l) de high density lipoprotéine (HDL cholestérol) chez 66 %, une hypertriglycéridémie (> 1,5 g/l) chez 32 %, une hypertension artérielle (> 130/85) chez 21% et une intolérance au glucose (glycémie à jeun > 1,1 g/l) chez 5 %. Le pronostic à long terme de ces patientes est préoccupant : elles présentent, en effet, un fort risque cardiovasculaire [12] (sans parler des complications obstétricales liées au diabète, à l'hypertension, au surpoids...

3-1 L'obésité

La cause de l'obésité des femmes atteintes de SOPK reste encore mal connue, mais comme vous le savez la prise en charge du surpoids par l'application de règles hygiéno diététiques adaptées est la pierre angulaire de la prise en charge du SOPK et de l'hyperandrogénie en médecine générale. On estime que la fréquence de l'obésité est d'environ 30% dans le SOPK.

3-2 Diabète de type II

Environ 40 % des femmes souffrent d'une altération de la tolérance au glucose, et plus de 10 % auront un diabète de type 2 à la quarantaine. Ces fréquences sont parmi les plus élevées comparées à des groupes de patientes du même âge. Dans une étude comparative, les femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques étaient plus insulinorésistantes que les témoins appariés sur l'index de masse corporelle (MC) et sur la répartition adipeuse.

3-3 HTA et pathologies cardiovasculaires

L'HTA se développe souvent après la période de fertilité. Elle serait liée à une augmentation anormale de la résistance vasculaire. Une prédisposition à la macroangiopathie et à la thrombophilie serait présente chez les femmes souffrant de SOPK. Le SAOS serait aussi plus fréquent chez les patients souffrant de SOPK indépendamment du surpoids. 

Pour en savoir plus sur les facteurs de risques cardiovasculaires spécifiques chez la femme, vous pouvez faire notre DPC sur ce sujet 👇

DPC Risque cardiovasculaire chez la femme - 1h avec Dr Tisserant - cardiologue

risquecv-drtisserant

 

3-4 SOPK et risque de cancer

De nombreuses études montrent que les femmes atteintes de SOPK ont un risque accru de cancer de l'endomètre.
La cause semble être liée à l'hyperoestrogénie relative du SOPK.

3-5 Le risque obstétrical

Indépendamment de l'infertilité liée à l'oligoanovulation dont il est responsable, le SOPMK serait responsable d'une augmentation du risque de FCS (touchant environ 30 % des grossesses chez les femmes ayant un SOPMK avéré contre 15 % environ dans la population générale) Quoi qu'il en soit, si le SOPMK augmente le risque de FCS précoce, il s'agit d'une augmentation modérée qui n'en fait donc pas non plus une cause de FCS répétés (au moins 3 FCS) à proprement parler.

 

Allez c’est partie pour la vidéo : Ce qui est fréquent, grave, complexe, que faut-il retenir ? Tout est ici dans cette courte vidéo du Pr Georges Weryha, endocrinologue-gynécologue au CHRU de Nancy.