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Les conseils ou prescription d'activité physique se mettent en place au sein d'une approche plus globale que la simple prescription médicale d'activité physique adaptée. Il s'agit d'une approche tenant compte des modifications thérapeutiques du mode de vie (MTMV).
Bien entendu, il existe des recommandations éditant des objectifs d'activité physique pour les pathologies chroniques les plus fréquentes comme :
Mais pour atteindre ces objectifs, le médecin doit prendre en compte le patient et son environnement socio-professionnel.
👉🏻 La bonne prescription ou le bon conseil est donc celui qui convient au patient. 💎💎💎
Pour promouvoir l'activité physique, il est conseillé d'insister sur :
Il est ainsi fortement déconseillé d'obliger le patient à une activité physique donnée. L'approche du patient dans cette démarche repose sur l'empathie et l'écoute active bienveillante. Il faut ainsi laisser suffisamment d'espace au patient pour exprimer son point de vue, son ressenti. Il s'agit donc ici de poser des questions ouvertes et d'utiliser la technique de reformulation qui permet au patient de s'assurer que ce qu'il exprime est bien pris en compte par le médecin.
En pratique, lors de l'élaboration d'un plan de promotion de l'activité sportive, une démarche progressive, par étapes sera la bienvenue. On peut par exemple, proposer la démarche suivante :
Quel est le niveau habituel d'activité physique du patient ?
Quelles sont les activités physiques et sportives pratiquées antérieurement ? Raisons (sans jugement) de l'interruption de celles-ci.
Quelle est la motivation du patient ? Pour cela, on peut utiliser le modèle de Prochaska et Di-Clemente.(cf 1-1)
Quels sont les freins aux changements de comportement ? (cf 1-2)
1-1) Le modèle de Prochaska et Di-Clemente
Le modèle transthéorique développé par Prochaska et DiClemente est une théorie de changement comportemental basée sur les étapes.
Il suppose que les sédentaires passent par une série d'étapes de motivation avant de s'occuper de reprendre une activité physique.
Les étapes de changement décrites par Prochaska et DiClemente sont les suivantes :
• la pré-intention : le sujet sédentaire n’a aucune pensée de reprise d'activité physique ;
• intention : il pense à reprendre une activité physique ;
• préparation : prise de décision : il planifie la reprise d'activité physique ;
• action : il est activement engagé dans le changement ;
• maintien / liberté : il a fait des changements, mais reconnaît qu’il doit demeurer vigilant en cas de rechute.
D'après cette théorie très connue, les programmes qui aident les gens à reprendre une activité physique devraient être adaptés à l'étape de préparation où ils se trouvent. Ils sont conçus pour les faire progresser d'étape en étape vers la réussite. Pour accompagner une personne dans son désir de changement, il faut tenir compte du stade où elle se trouve (le cycle de Prochaska décrit ces étapes d’un changement de comportement). À chaque étape correspondent des modes d’intervention adaptés.
👉🏻 Modèle transthéorique de changement de comportement. Am J Health Promot. 1997 Sep- Oct;12(1):38-48. Review.
1-2) Les freins aux changements de comportement:
Le 1er frein est bien entendu l'absence de motivation personnelle. On ne peut pas changer le mode de vie d'une personne qui n'y est pas prête. Les freins aux changements peuvent être :
Les freins intrinsèques sont :
Les freins extrinsèques sont les facteurs environnementaux : isolement social, problèmes financiers, difficultés familiales, faible équipement sportif à proximité.
Il peut se faire par questionnaire et évaluation simple de terrain.
L’évaluation en soins primaires de la condition physique comprend :
et des tests :
Le test de marche de 6 min (TM6) est le test le plus couramment utilisé. Il consiste à mesurer la plus grande distance parcourue en 6 min de marche autour de deux plots séparés de 30 mètres. Cette distance parcourue est comparée aux valeurs théoriques normales.
Une mesure plus précise de la capacité cardio-vasculaire du patient peut être obtenue par la réalisation d’une épreuve d’effort. Les indications d’une épreuve d'effort (à l'exception des recommandations liées à une pathologie) préalable à une activité physique chez un patient asymptomatique sont limitées et ne concernent que les activités physiques d’intensité élevée en valeur absolue (> 6 METs)
A partir de ces 2 premières étapes (étape 1 : analyse de la situation et étape 2 : analyse des déficits fonctionnels et du niveau de déconditionnement à l'effort), le médecin généraliste pourra définir avec le patient des objectifs progressifs et adaptés. Cette 3ème étape des objectifs progressifs et adaptés doit permettre d'éviter les blessures et les effets négatifs d'une reprise trop rapide : courbatures à la 1ère séance, tendinopathies ...
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Il faut se méfier des reprises trop rapides des activités physiques car les patients vont souvent "trop vite, trop loin" dans une logique du "tout ou rien", se blessent et peuvent tout stopper.
A côté de ces actions individuelles, des actions à l'échelle populationnelle peuvent être menées pour promouvoir l'activité physique au sein de la société.
Les campagnes d'information ont un effet démontré sur les connaissances. On peut citer par exemple : https://www.prescriforme.fr/
Pour promouvoir l'activité physique d'autres leviers sont possibles :
Installez-vous confortablement ☕️ ☕️ ☕️
Retrouvons le Pr Poussel, médecin du sport au CHRU de Nancy qui poursuit son résumé des éléments clés à retenir à propos du certificat de non contre indication à la pratique du sport (CACI).
Rendez-vous après la vidéo pour les QCM ! Bonne projection 🎥 😉
- Pas le temps pour la vidéo ?
Ce n'est pas grave, faites une pause, vous pourrez reprendre plus tard, nous mesurons le temps de formation, chacun son rythme !