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Jusqu’à 50 - 60 ans, l’hypertension artérielle est une maladie peu fréquente, moins fréquente chez les femmes que chez les hommes.
A partir de la ménopause, la prévalence d'hypertension artérielle chez la femme augmente et rejoint rapidement celui de l’homme pour même le dépasser à partir de la septième décennie. L’analyse de la littérature ne permet pas de déterminer si cette différence est liée à un effet protecteur des estrogènes endogènes sur le risque d’hypertension artérielle.
Il n’a par contre pas été clairement démontré qu’un traitement hormonal de la ménopause réduisait le niveau de pression artérielle.
Il est recommandé d’évaluer :
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Les actions à mener sont les suivantes :
Il n’y a pas de différence d’effet des antihypertenseurs selon le sexe.
a) Il est suggéré d’envisager, en première intention, la prescription de diurétiques thiazidiques chez les patientes ménopausées à haut risque de fracture ostéoporotique, ou une corticothérapie systémique en cours.
b) Il est suggéré d’envisager, en première intention, la prescription d’un bétabloquant notamment le métoprolol ou le propranolol, chez les patientes hypertendues migraineuses.
c) Il est suggéré d’envisager, en première intention, la spironolactone chez la patiente hypertendue ayant un syndrome des ovaires polykystiques, afin de limiter certains symptômes tels que l’hirsutisme, du fait de son action sur les récepteurs androgèniques.
d) Il est suggéré d’envisager une alternative thérapeutique à la spironolactone chez les femmes qui souffrent de mastodynies ou de métrorragies.
e) Il n’y a pas d’argument à ce jour en faveur de l’augmentation du risque de cancer gynécologique chez les femmes traitées par la spironolactone. Toutefois, chez les femmes ayant eu un cancer du sein ou de l’endomètre, il est suggéré, par principe de précaution, de substituer la spironolactone par un autre anti-hypertenseur en l’absence d’indication spécifique.
Les deux principales étiologies non iatrogènes d’une HTA secondaire chez la femme en âge de procréer sont :
Il est recommandé de rechercher une HTA secondaire chez les femmes qui restent hypertendues trois mois après une grossesse, chez les patientes de moins de 40 ans ou chez les patientes ayant une HTA de grade 3 (PA ≥ 180/110 mm Hg)
La principale étiologie iatrogène d’une HTA secondaire chez la femme en âge de procréer est la contraception estroprogestative 👉🏻 confirmer le diagnostic d’HTA au moins 3 mois après l’arrêt de la contraception estroprogestative.
Chez la femme hypertendue et ménopausée, il est conseillé de :
Renseigner l’ancienneté de la ménopause (< à 10 ans); prendre en compte la précocité de la survenue de celle-ci (< 40 ans) et l’existence ou non de symptômes climatériques.
Il est recommandé de rechercher les symptômes suspects de maladie coronaire de la femme et de dépister l’artériopathie des membres inférieurs. Une vigilance particulière sera portée aux femmes fumeuses et/ou diabétiques.
Chez une femme hypertendue ménopausée n’ayant pas de symptômes climatériques, il n’est pas recommandé d’initier un Traitement Hormonal de la Ménopause (THM).
Il n’est pas recommandé de prescrire un THM (voie orale ou transdermique) chez une femme hypertendue à risque cardio-vasculaire élevé ou très élevé, quel que soit son âge et l’ancienneté de sa ménopause.
Il n’est pas recommandé de prescrire un THM (par voie orale ou transdermique) chez une femme hypertendue de plus de 60 ans et dont la ménopause date de plus de 10 ans, quel que soit son niveau de risque cardio-vasculaire.
Il est recommandé de prescrire uniquement des estrogènes par voie transdermique (voie orale contre indiquée) associés à de la progestérone naturelle ou de la dydrogestérone en l’absence d’hystérectomie, chez une femme hypertendue contrôlée, à risque cardio-vasculaire faible à modéré, âgée de moins de 60 ans, et dont la ménopause date de moins de 10 ans.
Catégorie |
Critères |
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Risque CV élevé à très élevé (au moins un des éléments suivants) |
Maladie coronaire ou cérébro-vasculaire Fibrillation atriale Plaque d’athérome significative documentée (sténose ≥ 50 %) Insufissance rénale modérée (CKD-eDFG : 30-50 mL/min/1.73m2) ou sévère (CKD-eDFG < 30 mL/min/1,73m2) ; et/ou ratio albumine/créatinine urinaire > 30 mg/g Diabète, avec ou sans atteinte d’organe cible HTA de grade 3 (PA ≥ 180/110 mn Hg) ou avec hypertrophie ventriculaire gauche Risque cardio-vasculaire selon le SCORE ≥ 5 % |
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Risque CV à préciser par un avis cardio-vasculaire (au moins un des éléments suivants) |
Facteurs de risque majeurs
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Autres facteurs ou situations à risque dont certains spécifiques Antécédents d’HTA de la grossesse
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Risque CV faible à modéré |
HTA grade 1 ou grade 2 traitée et contrôlée, sans autre facteur de risque cardio-vasculaire Risque cardio-vasculaire selon le SCORE < 5 % |
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*Le tabagisme est le 1er facteur de risque majeur d’accident coronaire chez la femme de moins de 55 ans La femme est en situation optimale de santé CV si elle n’a aucun facteur ou situation à risque et une hygiène de vie parfaite. |
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Stratification spécifique du risque cardio-vasculaire artériel chez la femme Pour aller plus loin 👇 Mosca L. et al. Recommandations AHA sur le risque cardio-vasculaire de femme; Buschnell et al. Recommandations AHA sur l’AVC de la femme. Stratification du risque cardio-vasculaire HAS 2017 ; Stratification du risque cardio-vasculaire de l’hypertendu ESH/ESC 2018 ; |
Alors que chez les hommes atteints de diabète, le risque de développer une maladie cardiaque est deux à trois fois plus élevé, chez les femmes diabétiques, il l’est six fois plus.
Le diagnostic de diabète peut être fait par la mesure de la glycémie à jeun (≥ 7,0 mmol/L ou 1,26 g/l), de la glycémie 2 heures après charge en glucose (≥ 11,1 mmol/L ou 2g/l) ou le dosage de l’HbA1c (≥ 6,5 %).
Un taux d’HbA1c < 6,5 % n’exclut pas le diagnostic de diabète, qui doit être recherché par une hyperglycémie provoquée orale chez les patients à haut risque de métabolisme glucidique perturbé.
Pour mémoire les signes de diabète classique sont : miction, soif (= Sd polyuro polydypsique), asthénie et perte de poids
Il existe des spécificités du diabète chez la femme :
1- Des affections urogénitales peuvent annoncer un diabète :
Les infections urinaires à répétition : le diabète provoque l'excrétion d'une plus grande quantité de glucose dans l'urine, ce qui entraîne une augmentation des infections urinaires.
La sécheresse vaginale est aussi un signe possible devant faire alerter sur un possible diabète sous jacent.
2- Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) non traité, précurseur d'un diabète :
Ce trouble hormonal survient lorsqu'une femme produit un excès d'androgènes. Non traités, les ovaires polykystiques peuvent entraîner un certain nombre de complications, y compris le diabète.
3- Les antécédents de diabète gestationnel augmentent les risques
Contrôle de la glycémie quatre à douze semaines après l’accouchement puis tous les un à trois ans.
Le cycle menstruel complique la gestion de la glycémie. Les changements hormonaux avant et pendant les règles peuvent compliquer la prédiction de la glycémie.
4- Des relations sexuelles perturbées
Problèmes de lubrification par atteinte des artères et des nerfs autour du vagin et au niveau du clitoris.
5- Des risques de complications pendant la grossesse
6- Des risques de complications pendant la ménopause
La ménopause induisant une baisse des oestrogènes, la glycémie des femmes diabétiques peut alors fluctuer de manière imprévisible.
Consommation quotidienne de fruits et de légumes.
Augmentation de la consommation de fibres alimentaires.
Consommation modérée de carbohydrates simples.
Réduction de la consommation totale de graisses alimentaires.
Remplacement des graisses saturées par des graisses mono ou polyinsaturées.
Activité physique ≥ 30 min/j ou ≥ 150 min/semaine.
Réduction du poids ≥ 5 % si l’IMC est ≥ 25 kg/m2.
Consommation d’alcool modérée.
TA < 135/85 mmHg.
Cholestérol des LDL < 1,8 mmol/L (< 0,7 g/L).
HbA1c < 7 %.
Jusqu'à la ménopause, les femmes présentent un profil lipidique beaucoup plus favorable que les hommes avec :
A la ménopause :
Le niveau de cholestérol moyen, qui était inférieur à celui relevé chez les hommes avant 50 ans, va le dépasser après 55 ans.
Ils contribuent à majorer la survenue de maladies cardiovasculaires.
Dosages :
La Société européenne de cardiologie (ESC) persiste dans l’utilisation de sa formule de risque basée sur l’âge, le sexe, le cholestérol total, le tabagisme et la pression artérielle systolique = Equation SCORE
Les quatre grandes catégories de risque sont redéfinies et une sous-catégorie est introduite :
Recommandations européennes (ESC2019) :
Si l’objectif de LDL-cholestérol n’est pas atteint avec une statine seule, une association avec un inhibiteur de l’absorption du cholestérol est recommandée (Ezétimide)
La dose de statine doit être réévaluée en fonction de son efficacité et de ses effets secondaires (crampes, CPK, ASAT, ALAT)
Pour les patientes à très haut risque, alors qu’ils sont à une dose maximale tolérée de statines et sous un inhibiteur de l’absorption du cholestérol, l’association thérapeutique avec des anticorps monoclonaux anti-PSCK9 est recommandée.
Installez-vous confortablement ☕️ ☕️ ☕️
Attaquons maintenant la 2ème partie de cet épisode en cliquant sur la vidéo du Dr Anne Tisserant, cardiologue qui vous résume les éléments clefs à retenir 😉
Rendez-vous après la vidéo pour les QCM ! Bonne projection 🎥 😉
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