Revoir la cardiologie en MG : HTA, les bases de l'ECG et les facteurs de risques cardio-vasculaires chez la femme

HTA en médecine générale (1 heure)

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Épisode 1 : Diagnostic de l'HTA : mise à jour des recommandations 2021



I) Définition de l'hypertension artérielle et ses conséquences ...

La mesure de la pression artérielle (PA) : 

Il est recommandé que le diagnostic d'hypertension soit basé sur :

  • Une mesure de la pression artérielle en ambulatoire (MAPA, aussi appelé holter tensionnel) et/ou des auto-mesures. 
  • À défaut, des mesures répétées de la PA au cabinet sur plus d'une consultation, sauf lorsque l'HTA est sévère. À chaque consultation, trois mesures de PA doivent être enregistrées, espacées de 1 à 2 minutes, et des mesures supplémentaires doivent être effectuées si les deux premières lectures diffèrent de > 10 mmHg.

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Lors de la première consultation, il est recommandé de mesurer la tension artérielle (TA) au minimum aux deux bras, car une différence de PA > 15 mmHg entre ceux-ci suggère une maladie athéromateuse et est associée à un risque cardiovasculaire accru.

Le cas échéant, il est préconisé que toutes les mesures de PA utilisent le bras avec la mesure de la TA la plus élevée. 

Il n'y a pas de seuil biologique précis de l'HTA. En effet, la relation entre la tension artérielle (TA) , les événements cardiovasculaires et rénaux ainsi que la mortalité est continue, ce qui rend la distinction entre TA normale et l'hypertension artérielle (HTA) arbitraire. Cela semble se traduire avec des disparités entre les différentes classifications de sévérité selon les pays. 

Exemple : 

Au Royaume-Uni, le National Institute for Health and Care Excellence (NICE) utilise les définitions suivantes  :

  • Hypertension de stade 1 : pression artérielle clinique comprise entre 140/90 mmHg et 159/99 mmHg et moyenne journalière de la MAPA ou moyenne de l'auto-mesure comprise entre 135/85 mmHg et 149/94 mmHg.
  • Hypertension de stade 2 : pression artérielle clinique comprise entre 160/100 mmHg et 179/119 mmHg et moyenne journalière de la MAPA ou moyenne de l'auto-mesure égale ou supérieure à 150/95 mmHg.
  • Hypertension de stade 3 ou sévère : la pression artérielle systolique clinique est de 180 mmHg ou plus ou la pression artérielle diastolique clinique est de 120 mmHg ou plus.

 

Aux USA depuis 2017, les catégories de pression artérielle AHA/ACC sont les suivantes :

  • élevée (systolique 120 à 129 et diastolique inférieure à 80 mmHg) ;
  • hypertension de stade 1 (systolique 130 à 139 ou diastolique 80 à 89 mmHg) ; 
  • hypertension de stade 2 (systolique 140 mmHg ou plus, ou diastolique 90 mmHg ou plus).

En Europe et en France, les recommandations à suivre sont celles : 

  1. de 2018 de la société européenne de cardiologie (ESC) sur l'hypertension artérielle et
  2. de 2021 de la société européenne de cardiologie (ESC) sur le risque cardiovasculaire 

La classification de la sévérité de l'hypertension artérielle est la suivante : 

  • Hypertension de grade 1 : pression artérielle systolique de 140 mmHg à 159 mmHg et/ou pression artérielle diastolique de 90 mmHg à 99 mmHg.
  • Hypertension de grade 2 : pression artérielle systolique de 160 mmHg à 179 mmHg et/ou pression artérielle diastolique de 100 mmHg à 109 mmHg.
  • Hypertension de grade 3 : pression artérielle systolique ≥180 mmHg et/ou pression artérielle diastolique ≥110 mmHg.

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La mesure de la PA doit être répétée au moins tous les 5 ans si la PA est dite optimale, tous les 3 ans si la PA est normale et tous les ans si la PA est normale-haute. Chez les patients de plus de 50 ans, un dépistage plus fréquent de la pression artérielle au cabinet doit être envisagé.

L’HTA survient rarement de façon isolée et est souvent accompagnée d’autres facteurs de risques cardiovasculaires. L’évaluation du risque cardiovasculaire total est important chez les patients hypertendus. Dans l'HTA de grade I, on doit traiter par des mesures hygiéno-diététiques dans tous les cas et par traitement médicamenteux si et seulement si le risque cardiovasculaire global à 10 ans est de 10 % ou plus.

Comment évaluer ce risque cardiovasculaire global ? C'est ce que nous allons voir dans le chapitre 2 👇

 

II) Le nouvel outil d'évaluation du risque cardiovasculaire : SCORE2 

L'évaluation du risque cardiovasculaire à 10 ans se fait grâce à l'outil SCORE2 Systemic Coronary Risk Estimation.  SCORE2 estime le risque individuel sur 10 ans d'événements cardiovasculaires mortels et non mortels (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral) chez des personnes, apparemment en bonne santé, âgées de 40 à 69 ans présentant des facteurs de risque non traités ou stables depuis plusieurs années.

La différence entre l'outil SCORE de 2016 et SCORE2 (sa version mise à jour) de 2021 est la suivante : 

  • SCORE 👉🏻 estimait le risque individuel sur 10 ans d'événements cardiovasculaires uniquement mortels
  • SCORE 2 👉🏻 estime le risque individuel sur 10 ans d'événements cardiovasculaires mortels et non mortels (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral)

⚠️⚠️⚠️ SCORE2 ne s'applique pas aux personnes présentant des Maladies Cardiovasculaires (MCV) documentées ou d'autres conditions à haut risque telles que le diabète, l'hypercholestérolémie familiale ou d'autres troubles lipidiques ou de la tension artérielle génétiques ou rares, l'IRC et les femmes enceintes. ⚠️⚠️⚠️

👉🏻 Retenons bien que cet outil s'adresse aux personnes "apparemment" en bonne santé sur le plan cardiovasculaire.

Pour estimer le risque total de Maladie CardioVasculaire (MCV) sur 10 ans d'une personne, il faut d'abord identifier le pays où elle vit et le tableau de risque correspondant à son sexe, son statut tabagique et son âge. Dans ce tableau, il faut ensuite trouver la cellule la plus proche de la TA et du taux de cholestérol non HDL de la personne. 

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III) Qui souffre d'HTA (épidémiologie)?

 

L'incidence de l'hypertension augmente avec l'âge, mais globalement, plus d'un adulte sur quatre en France souffre d'hypertension (pression artérielle soutenue supérieure à 140/90 mmHg).

L'origine ethnique est un facteur important et les études épidémiologiques révèlent que la prévalence et la mortalité due à l'hypertension sont les plus élevées chez les personnes d'origine afro-caribéenne, qui ont un risque de complications 3,5 fois plus élevé que les personnes d'origine européenne.

Un patient sur deux souffrant d'HTA l'ignore et ces chiffres sont stables depuis 30 ans... Un patient traité sur deux est non équilibré.

 

IV Quels sont les risques associés à l'hypertension ?


La pression artérielle et le risque cardiovasculaire semblent être associés de façon linéaire entre des pressions artérielles de 115/70 mmHg et 170/100 mmHg. L'hypertension est un facteur de risque pour les principales causes de décès dans le monde occidental, notamment pour les maladies cardiovasculaires (20 % des décès en France) et les maladies cérébro-vasculaires (10 % des décès en France). Les données issues des essais thérapeutiques des médicaments anti-hypertenseurs montrent systématiquement une réduction des événements cardiovasculaires et de la mortalité totale sans que la qualité de vie ne soit affectée. Cela souligne donc l'importance de l'identification et du traitement de l'hypertension chez les patients de façon individuelle et dans la population générale.

Voilà, la partie texte de cet épisode 1 est terminée.

Installez-vous confortablement ☕️ ☕️ ☕️ et visionnez la vidéo du Dr Fabien Baruffaldi, cardiologue libéral à Nancy qui vous explique tout cela en détail.

Bonne projection !


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