Comment renforcer la promotion de la vaccination en médecine générale ?
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Épisode 3 : Hésitation vaccinale



Historique

L’opposition aux vaccins existe depuis les débuts de la vaccination. Elle est toutefois nettement plus virulente depuis les années 90 et s’est accélérée depuis une dizaine d’années, très majoritairement dans les pays développés.




L’OMS considère maintenant l’hésitation vaccinale comme l’une des dix principales menaces pour la santé globale.




Pourquoi ?

Cette opposition est liée à la convergence de plusieurs phénomènes:




  • Méconnaissance des maladies concernées. Les taux élevés de vaccination entraînent une quasi-disparition des infections. La population n’a plus l’expérience de leurs conséquences, sous-estime leur gravité et surestime les effets secondaires des vaccins
  • Méfiance généralisée envers les autorités, l’industrie pharmaceutique, etc.
  • Désinformation facilitée par les moyens de communication modernes, en particulier les réseaux sociaux (fake news)


 


Quelques publications médiatisées

Sur ce terreau de doute, plusieurs publications, très médiatisées ont cristallisé les inquiétudes de la population.




Sclérose en plaques : En 1995 , des cas de pathologies démyélinisantes dont la sclérose en plaque sont rapportées chez des personnes vaccinées contre l’hépatite B. En 1998, la vaccination des adolescents est abandonnée, sans qu’aucun lien n’ait été mis en évidence. En 2011, la Commission Nationale de Pharmacovigilance conclut à l’absence de lien. La réponse des pouvoirs publics et le délai de réponse ne peuvent toutefois qu’amplifier la défiance.




Autisme : en 1998, une étude parue dans le Lancet, évoque un lien entre vaccination ROR et troubles autistiques. Elle est très largement relayée par des personnalités médiatiques, alors qu’il apparaît rapidement que l’étude est sans fondement. Elle est retirée par le Lancet du fait de très nombreuses déficiences méthodologique et éthiques, le financement de l’étude étant assuré en partie par un cabinet d’avocats cherchant à poursuivre les fabricants de vaccins.




Sels d’aluminium : d’autres publications ont incriminé les sels d’aluminium dans un certain nombre de pathologies neuro-musculaires. Aucune autre équipe n’a retrouvé les lésions décrites et l’existence même des pathologies décrites (myofasciite à neutrophiles) est réfutée.




La désinformation continue : malgré l’absence de fondement scientifique, la désinformation persiste, en particulier par le biais des réseaux sociaux qui permettent une diffusion massive d’idées fausses, en jouant sur la corde émotionnelle. Les sites référencés par Google concernant les vaccins sont dans 11 à 24 % des cas , selon les termes de la recherche, des sites anti-vaccination.




Opposition vaccinale

L’opposition radicale à la vaccination concerne une faible fraction de la population, moins de 2% dans les pays développés. Mais ce petit nombre de personnes est en général très bruyant et sait utiliser les réseaux sociaux pour relayer son opposition de manière disproportionnée.




Hésitation vaccinale

L’hésitation vaccinale est définie par l’OMS comme « retard à l’acceptation ou refus de la vaccination malgré l’existence d’un dispositif vaccinal ».




Il s’agit d'un véritable problème, car elle est très largement répandue. La France est le pays au monde dans lequel elle concerne la plus large proportion de la population, entre 40 et 50%.




Par vaccin

Tous les vaccins n’évoquent pas la même suspicion dans la population. Un vaccin relativement récent et dont l’utilité est souvent mal comprise par le grand public, comme le vaccin contre le Papillomavirus, éveille plus de suspicions.




Motifs d’hésitation

Les motifs d’hésitation rapportés le plus souvent par les parents hésitant à faire vacciner leurs enfants sont les suivants :




  • Effets dangereux des vaccins : évoqués 75 à 85 % des cas
  • Manque de confiance dans les différents acteurs (44-67 % des cas) :
    • industrie pharmaceutique (Big Pharma privilégiant le profit à la santé)
    • gouvernement et autorités sanitaires (incompétents et/ou corrompus)
    • experts scientifiques (vendus à l’industrie)
  • Autres (40 % des cas) :
    • « je préfère que mon enfant fasse l’infection naturelle »
    • Les vaccins ne sont pas efficaces à 100%
    • Pas d’accord avec l’âge de vaccination
    • « s’ils étaient importants ils seraient obligatoires »

Il est important de connaître ces motifs, afin de pouvoir démontrer qu’ils sont infondés ou grandement exagérés afin de  convaincre du bénéfice de la vaccination.

 



 


Le report vaccinal :





Une fièvre doit faire retarder une vaccination.





L’hésitation vaccinale conduit à un défaut de vaccination, parlons justement quelques secondes de la vaccination chez l’enfant :





On peut injecter dans le deltoïde à partir d’un an. Avant, préférez la partie latérale externe de la cuisse pour les IM.


Le meilleur moyen d’atténuer la douleur est de détourner l’attention et de réaliser une anesthésie locale avec patch d’Emla une heure avant. L’allaitement ou une tétine de saccharose est également un bon moyen. Sinon, si vous avez des dons de comédiens, vous pouvez essayer de détourner l’attention comme cela 👇🏻 😉 💎 👍🏻 🎁



Larson 2016
Larson 2016

 

Et maintenant, une vidéo pour mieux comprendre :