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Le principe de la vaccination (de la variolisation pour être précis) remonterait au Xème siècle en Chine mais la première utilisation avérée remonte à la fin du XVIIème siècle.
En Europe, à la fin du XVIIIème siècle, Edward Jenner réalise la première vaccination organisée et contrôlée, se basant sur des pratiques répandues dans le monde agricole.
Louis Pasteur, à la fin du XIXème siècle, est le premier à atténuer la virulence des micro-organismes, ouvrant la porte à la multiplication des vaccins dans le premier tiers du XXème siècle.
Cette diffusion des vaccins, associée à l’assainissement, a permis de réduire drastiquement la mortalité liée aux maladies transmissibles, et d’éradiquer certaines maladies infectieuses comme la variole.
L’OMS estime que 2 à 3 millions de vies sont épargnées tous les ans grâce à la vaccination. Elle estime également que l’hésitation vaccinale, dont nous parlerons dans une session suivante, constitue une des dix principales menaces contre la santé globale.
La vaccination produit une immunité à la fois spécifique et durable.
Les antigènes sont présentés, après phagocytose par les macrophages, aux lymphocytes T et B immatures. Les lymphocytes T (LT) se différencient et jouent un rôle direct dans la destruction des cellules infectées (LT CD8+ cytotoxiques) ou indirect (LT CD4+ auxilliaires) par la production de cytokines. Les lymphocytes B se différencient en plasmocytes, qui sécrètent des anticorps, facilitant l’action des cellules destructrices, et en lymphocytes B mémoire, qui vont garder la mémoire des antigènes et permettre une réaction rapide en cas de second contact.
La réponse aux vaccins varie en intensité et en rapidité selon le type de vaccin (vivant atténué ou fragments de micro-organismes). La nature des antigènes (protéines ou polysaccharides) modifie également la durée de la mémoire, nettement plus longue pour les antigènes protéiques.
Après un premier contact avec un antigène, la différenciation des lymphocytes commence dans les 2 à 4 jours. Les anticorps apparaissent en 2 à 3 semaines, essentiellement des IgM, puis diminuent rapidement.
Un nouveau contact, même longtemps après le premier entraîne l’apparition rapide et durable d’anticorps, essentiellement des IgG.
En plus des micro-organismes, les vaccins contiennent des adjuvants, généralement des sels d’aluminium. Ces produits permettent d’améliorer la réponse immunitaire de l’organisme en augmentant l’immunogénicité des vaccins inactivés (DTCoqPolio en particulier). Ces agents font partie des cibles favorites des anti-vaccins qui les considèrent comme en cause dans les effets délétères qu’ils attribuent aux vaccins.
Les premiers anticorps apparaissent en une dizaine de jours et la vaccination est efficace en 2 à 3 semaines. La protection n’est pas totale, elle varie selon le type de vaccin et selon la personne.
Certains vaccins sont très efficaces, comme le ROR, d’autres nettement moins, comme le BCG. Mais tous apportent un degré de protection et souvent évitent l’apparition des formes graves de la maladie, comme la méningite tuberculeuse dans le cas du BCG.
Il existe des vaccins dits viraux et des vaccins à ADN ou ARN.
Pour les vaccins viraux : les plateformes vaccinales sont représentées ici par des virus (ou des bactéries) utilisés en tant que vecteurs et permettant une réponse antigénique. Ces vaccins sont dits « conventionnels » et représentent la quasi totalité de tous les vaccins utilisés. Il en existe de 2 grands types :
et
Les vaccins vivants atténués ont des antigènes non pathogènes, stables, sélectionnés en laboratoire et agissent en 14 jours. Ils sont contre indiqués en cas de grossesse ou d’immunodépression sévère.
Les vaccins inactivés ou inertes ont des antigènes contiennent une fraction ou la totalité immunogène obtenues par extraction génique. Ces vaccins peuvent être associés à une protéine porteuse permettant une réponse Th2. Ils sont dépourvus de tout pouvoir infectieux. L’antigène ne se multipliant pas dans l’organisme vacciné. Ces vaccins nécessitent une grande quantité d’antigènes, des injections répétées et souvent des adjuvants pour induire une réponse immunitaire efficace.
Voir ci-dessous deux tableaux récapitulatifs des vaccins selon qu’ils soient vivants atténués ou inertes 👇🏻👇🏻👇🏻
A côté des vaccins vivants atténués et inertes, il existe des nouveaux vaccins dits « non conventionnels » qui sont à ADN ou à ARN messagers.
Tout comme les vecteurs viraux, les vaccins ADN et ARN vont permettre la production d’antigènes à l’intérieur des cellules.
On n’injecte pas l’antigène viral mais le code ARNm ou ADN de l’antigène. C’est donc la cellule, elle même, qui va coder pour l’antigène !
👉 En fait, dans les vaccins vivants atténués ou inertes, l’antigène est exogène (fourni par le vaccin) alors que dans un vaccin à ADN ou ARN messager c’est la cellule de l’organisme vacciné qui va produire elle même l’antigène.
Les vaccins à ADN sont peu immunogéniques et nécessitent d’être injectés, par exemple, avec d’autres types de vaccins viraux c’est la stratégie « prime boost » Gros inconvénient : il existe un risque d’intégration de l’ADN dans la cellule hôte…
Les vaccins à ARN messagers sont plus immunogéniques que ceux à ADN et ne peuvent pas être intégrés à l’ADN de la cellule hôte. Ils ont donc un profil de sécurité optimal.
Le vaccin de Pfizer/BioNTech et celui de Moderna reposent sur l’injection intramusculaire d’un ARN messager codant la protéine Spike de l’enveloppe du SARS-CoV-2. La protéine S est l’élément de l’enveloppe du SARS-CoV-2 qui reconnaît le récepteur ACE2 présent à la surface des cellules cibles.
La firme allemande CureVac a également développé un vaccin ARN messager. Il n’est pas encore sur le marché actuellement.
En Chine, un vaccin ARN messager (ARCoV) a été développé.
Ils sont en règle général fréquents, précoces et plutôt locaux (au point d’injection) et bénins.
👉 Rougeur, douleur, oedème, induration au point d’injection.
👉 Un effet secondaire classique est la fièvre à 7 ou 12 jours après l’injection du ROR.
Les nausées, céphalées sont fréquentes.
Le calendrier vaccinal est défini selon 3 grands critères :
👉 Depuis le 1er janvier 2018, les vaccinations contre la coqueluche, la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, les infections invasives à Haemophilus influenzae b, l’hépatite B, le pneumocoque, les infections invasives à méningocoque C, la rougeole, les oreillons et la rubéole sont devenues obligatoires. Ces vaccinations sont exigées à partir du 1er juin 2018 pour pouvoir entrer ou être maintenu en collectivité pour tout enfant né à partir du 1er janvier 2018.
En l’absence d’activation, la protection fournie par les vaccins diminue avec le temps, rendant nécessaire, pour certains vaccins, des rappels réguliers.
Les virus de la grippe mutent en permanence et les cibles antigéniques se modifient. Les anticorps secondaires au vaccin d’une année précédente peuvent donc ne pas reconnaître le nouvel aspect du virus.
L’épidémie fait le tour de la planète et commence dans l’hémisphère sud. Le vaccin utilisé dans l’hémisphère nord est composé des souches circulant le plus dans le sud en été, et donc les plus susceptibles d’être en cause en hiver. Mais il s’agit là d’un pari, qui réussit souvent mais pas systématiquement, et, Il arrive que le vaccin ne soit pas efficace sur la ou les souches qui circulent le plus et que donc l’épidémie soit plus importante.
Il existe des contre-indications à la vaccination, temporaires (chimiothérapie) ou prolongées (allergies). Toute la population ne peut donc pas bénéficier de la protection individuelle du vaccin. Néanmoins, si le taux de vaccination est élevé (entre 70 et 90% selon l’infection), il existe dans la population une immunité de groupe. Le nombre de personnes susceptibles d’être malades est très réduit tout comme le nombre de personnes pouvant être secondairement contaminées. La diffusion du nombre de cas est très limitée, protégeant indirectement les personnes fragiles et non protégées.