Revoir en 1 heure la prise en charge de la douleur en médecine générale
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Épisode 3 : Comment repérer et diagnostiquer une douleur chronique ?
La phrase du jour :
«Un patient sur 5 douloureux chronique souffre de dépression »
Le maître mot dans la prise en charge de la douleur chronique (>3 mois) est : biopsychosocial.
La prise en charge doit être médicamenteuse (c'est à dire biologique) et aussi et surtout psychologique et sociale. De cette prise de conscience découle tout naturellement, l'intérêt d'une prise en charge multimodale.
Principes de la prise en charge multimodale :
Dans la prise en charge multimodale, on associe les traitements :
Association de 2 analgésiques
Analgésique + autre classe thérapeutique co-analgésiant (corticoïdes pour douleurs osseuses par exemple)
Ttt non médicamenteux (psychologique, sport, immobilisation, Tens ...)
Devant une douleur chronique, un plan de soins personnalisé nécessite du temps de parole et d'écoute afin :
de proposer un contrôle de la douleur plutôt qu'une disparition totale "guérison miracle"
une réadaptation physique avec reconditionnement
une réinsertion sociale
Ce changement de paradigme peut-être difficile à intégrer pour les malades. Il s'agit de passer du "cure" au "care" en quelque sorte.
Pour synthétiser, face à une douleur chronique il faut :
Définir des objectifs biopsychosociaux avec le patient
soulager les douleurs à l'aide d'une analgésie multimodale
Ré-évaluer régulièrement l'efficacité, les effets indésirables et les répercussion de la douleur dans la sphère psycho-sociale.
Traitement médicamenteux et non médicamenteux :
Dans la prise en charge des douleurs nociceptives chroniques, l'EVA avec les paliers OMS I, II et III sont indiqués.
Dans la prise en charge des douleurs neuropathiques, les paliers OMS ne servent plus à rien, l'EVA sert toujours. Il faut donner d'emblée soit des anti-épileptiques soit des antidépresseurs. (tricycliques ou IRSNA)
On peut résumer les traitements des douleurs neuropathiques à l'aide de ce tableau :
Molécule
Posologie initiale
Augmentation des doses
Posologies efficaces
Principales contre-indications et précautions d’emploi
Actions sur les troubles psychologiques associés
GABAPENTINE NEURONTIN®
300 à 400mg
+ 300 à 400mg tous les 4 à 7 jours
1200 à 3600mg/j 3 prises
Adapter les posologies en cas d’insuffisance rénale.
Neurontin : n'agit que sur douleurs neuropathiques périphériques. Pas de prise de poids.
Lyrica : attention au risque de dépendance et aux abus pour usages récréatifs. Prise de poids.
Troubles du sommeil
PREGABALINE LYRICA®
75mg
+ 75mg tous les 4 à 7 jours
300 à 600mg/j 2 prises
Troubles du sommeil Trouble anxieux généralisé
AMITRIPTYLINE LAROXYL®
5 à 25mg le soir
+ 5 à 25mg tous les 4 à 7 jours
50 à 150mg/j une prise le soir
Troubles du rythme cardiaque, (ECG au préalable), glaucome, adénome de prostate.(effets anticholinergiques)
Co-agit sur la dépression si dose > 75mg
Troubles du sommeil
Prévention des migraines
DULOXETINE (CYMBALTA®)
30 à 60mg
Adaptation possible après quelques semaines
60 à 120mg en une prise
Insuffisance rénale sévère, maladie hépatique, tension artérielle non contrôlée
Dépression. Trouble anxieux généralisé
Informer le malade que les effets + ne sont pas immédiats (plus rapides avec IRSNA qu'avec antidépresseurs tricycliques) et qu'ils ont un effet limité : en moyenne baisse de 30% de l'intensité de la douleur.
Il est préférable par exemple de définir des objectifs en terme de qualité de vie (care) plutôt qu'en terme de douleur uniquement (cure) et donc d'évaluer les résultats du traitements par des échelles de type :
Evaluation dépression par échelle psychiatrique MADRS, Hamilton, Beck, MMPI, STAI => cotation possible en CCAM ALQP003 = 69,12€
Il est important de savoir que ce type d'échelle peut être valorisée lors de leur passation avec le malade à hauteur de 70 euros car cela permet aussi de passer plus de temps avec le patient en ayant une juste rémunération au regard du temps passé.
Il faut aussi bien expliquer aux malades que les traitements anti épileptiques et antidépresseurs ont une action antalgique à part entière (douleurs neuropathiques) car quelque fois beaucoup d'appréhension peut engendrer une mauvaise compliance. Par exemple, le laroxyl n'a aucun effet anti dépresseurs en dessous de 75mg.
Ces traitements s'instaurent avec une titration progressive, durent au moins 6 mois. Les tentatives de sevrage se réalisent lentement à partir de 6 à 8 mois de traitement. Si le sevrage est un échec on peut réintroduire directement aux doses efficaces.
On peut aussi associer ces traitements médicamenteux mais jamais en 1ère intention si la question se pose, mieux vaut demander avis à un centre de la douleur.
Installez-vous confortablement ☕️ ☕️ ☕️
Attaquons maintenant la 2ème partie de cet épisode en cliquant sur la vidéo du Dr Gabriel De Mijolla, neurologue à nancy qui vous résume les éléments clefs à retenir 😉
Rendez-vous après la vidéo pour les QCM ! Bonne projection 🎥 😉 - Pas le temps pour la vidéo ? - C’est pas grave, faites une pause, vous pourrez reprendre plus tard nous mesurons le temps de formation, chacun son rythme !