Revoir en 1 heure la prise en charge de la douleur en médecine générale
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Épisode 1 : Comment repérer, diagnostiquer et différencier une douleur symptôme et une douleur maladie ?



La phrase du jour : 

 

« Ne pas oublier l'étiologie de la douleur et les douleurs neuropathiques (20% des douleurs) »

La douleur peut être un symptôme d'une maladie :

  • Douleur thoracique
  • Douleur abdominale par exemple.

C'est la douleur symptôme, dans ce cas, la stratégie de résolution repose sur le diagnostic et le traitement ETIOLOGIQUE.
La douleur peut aussi être une maladie en soit c'est le cas de la lombalgie ou de la sciatique par exemple, c'est la douleur maladie.

La douleur a été définie par l'International Association for the Study of Pain IASP comme "une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, liée à une lésion tissulaire existante ou potentielle, ou décrite en termes évoquant une telle lésion".

Cela signifie finalement que si un patient reporte une douleur, elle existe de fait. L'évocation simple de ce terme par le malade suffit pour rendre réelle l'existence d'une douleur. "J'ai mal" est une phrase performative, cela signifie que celui qui la prononce vit le phénomène dont il parle au moment où il le prononce. Par ex, "Je t'aime" "je le jure" et donc "j'ai mal" sont performatifs : qui réalise une action par le fait même de son énonciation. 

Quels sont les réflexes à avoir face à une douleur maladie ?
  1. EVALUER l'intensité et le TYPE DE DOULEUR (nociceptive ou neuropathique)
  2. Associer traitement médicamenteux et non médicamenteux (analgésie multimodale) Ex : paracétamol + vessie de glace si entorse de cheville.
  3. Evaluer le retentissement psycho-social de la douleur
  4. Surveiller : efficacité-tolérance

Pour évaluer rapidement une douleur, retenez l'acronyme TILT

  • Temporalité : depuis quand, durée des accès, fréquence des douleurs. 
  • Intensité = EVA.
  • Localisation = Site et irradiation : faire un schéma des sites douloureux et demander au malade de montrer du doigt là où il a mal.
  • Type = nociceptive ou neuropathique, inflammatoire ou mécanique. 

Il faut distinguer la douleur aiguë de la douleur chronique (>3mois) et distinguer la douleur nociceptive (80% des cas) de la douleur neuropathique. (20% des cas) 

Dans le cadre d'une douleur symptôme, il est intéressant de distinguer une douleur à horaire mécanique d'une douleur à horaire inflammatoire pour rechercher une étiologie.

Douleur mécanique = 

  • "Dérouillage" matinal court : < 15 min
  • Augmentée à l'effort et diminuée au repos
  • Non insomniante

La prise en charge de la douleur nociceptive et de la douleur neuropathique diffère grandement. Il faut donc être capable de repérer une douleur neuropathique.

Le diagnostic d'une douleur neuropathique est clinique et repose sur le questionnaire DN-4.

L'EMG n'a aucune indication dans le diagnostic d'une douleur neuropathique.

Les douleurs neuropathiques sont souvent stéréotypées à type de brûlures, décharges électriques, dysesthésies, allodynie ou hyperesthésie.

douleur-neuropathique-dn4-dpc-medecine-generale

MODE D’EMPLOI :

Lorsque l'on suspecte une douleur neuropathique, le questionnaire DN4 est utile comme outil de diagnostic.

Ce questionnaire se répartit en 4 questions représentant 10 items à cocher :
-le praticien interroge lui-même le patient et remplit le questionnaire
 chaque item, il doit apporter une réponse « oui » ou « non »
 la fin du questionnaire, le praticien comptabilise les réponses, 1 pour chaque « oui » et 0 pour chaque « non ».

La somme obtenue donne le score du patient, noté sur 10.

👉🏻 Si le score du patient est égal ou supérieur à 4/10, le test est positif.

 

Les douleurs nociceptives sont secondaires à une lésion tissulaire, non nerveuse (cutanée, musculaire, articulaire...). Les douleurs nociceptives sont secondaires à une lésion du système nerveux soit périphérique (sciatique) soit centrale (AVC). 

causes-douleurs-neuropathique-dpc-medecine-generale

 

Une forme de douleur aiguë particulière : l'Accès Douloureux Paroxystique (ADP)

Il s'agit de douleurs aiguës chez un patient souffrant de cancer ayant un fond de douleur chronique. 

Par définition, il s'agit d'un :

  • Accès aigu paroxystique < 3 min, 
  • de durée transitoire de 30 min en moyenne (de 15 à 120 min),
  • chez un patient souffrant de cancer.

Il faut bien différencier ces douleurs de celles arrivant en fin de doses ou tout simplement de douleurs non maîtrisées dans un traitement de fond.

Ces ADP nécessitent une prise en charge spécifique à base de Fentanyl par voie transmuqueuse. Nous le reverrons dans le prochain épisode.

Pour résumer, pensons donc à bien évaluer une douleur : 

  • Est-elle nociceptive ou neuropathique ? cette notion est parfois oubliée hors les traitements diffèrent !
  • Quel est le retentissement psycho-social de cette douleur aiguë ou chronique ? 

Installez-vous confortablement ☕️ ☕️ ☕️


Attaquons maintenant la 2ème partie de cet épisode en cliquant sur la vidéo du Dr Gabriel De Mijolla, neurologue à nancy qui vous résume les éléments clefs à retenir 😉


Rendez-vous après la vidéo pour les QCM ! Bonne projection 🎥 😉
- Pas le temps pour la vidéo ?
- C’est pas grave, faites une pause, vous pourrez reprendre plus tard nous mesurons le temps de formation, chacun son rythme !