Épisode 1 : Diagnostic de l'endométriose

Au fait l’endométriose, c’est quoi ?

Tout d’abord, la physiopathologie reste encore incomplètement élucidée.
Retenons la définition simple suivante : c’est le développement ectopique (en dehors de l’utérus) de cellules endométriales.

Que faut-il retenir de la physiopathologie ?

Finalement, l’endométriose c’est du tissu utérin situé au mauvais endroit c’est-à-dire en dehors de l’utérus…
Les symptômes vont donc dépendre de la localisation du tissu. Ex: Endométriose sur l’arbre urinaire = symptôme urinaires, endométriose dans l’appareil digestif = symptômes … digestifs. Voilà c’est simple.
Il y a quand même UN POINT COMMUN quelle que soit la localisation. En effet, ce tissu endométrial (pas au bon endroit) va subir les variations hormonales du cycle menstruel donc le POINT FONDAMENTAL à RETENIR c’est que les SYMPTOMES de l’endométriose sont CYCLIQUES, RYTHMÉS PAR LES RÈGLES.

Ok, donc le diagnostic est facile en fait ?

Pas si sûr, saviez-vous que le retard diagnostique moyen de l’endométriose est de 7 ans ?!
Les symptômes de l’endométriose sont généralement plus marqués chez des femmes qui ont des règles ainsi :

• L’adolescente
• La femme jeune nullipare qui souhaite une grossesse
• La femme plus âgée avec moyen de contraception mécanique

sont des périodes de vie où la découverte est plus facile.

A l'inverse, les 2 périodes d'accalmie chez la femme sont : la grossesse et la ménopause (=> Absence de règles +++)

Quels sont les symptômes les plus fréquents ?

• Symptômes GYNÉCOLOGIQUES : dysménorrhée intense et dyspareunies profondes
• Symptômes digestifs
• Symptômes urinaires
• Infertilité

2 éléments clefs :

Les douleurs lors des règles sont INTENSES dans l’endométriose.
Ne pas oublier de demander systématiquement si la patiente présente des douleurs à la défécation lors des périodes menstruelles => Une réponse positive est très très fortement évocatrice d’endométriose !

2 chiffres

• 10% des femmes ont une endométriose
• 50% des femmes infertiles ont une endométriose

Un exemple vaut mieux qu’un long discours

On estime que dans la patientèle d’un médecin généraliste, il y a autant de femmes porteuses d’une endométriose que de patients souffrant de diabète ou d’asthme (The Primary Care Women’s Health Forum).

Do you speak English ?

Retrouvez ici 👉 10 points clefs à retenir dans l'endométriose

https://pcwhf.co.uk/resources/10-top-tips-for-endometriosis-management-in-primary-care-2/

Pas de symptôme = pas d’examen complémentaire à proposer. Aucun dépistage n’est indiqué en matière d’endométriose.

2 signes cliniques :

Au spéculum : la lésion bleutée du col utérin est pathognomonique mais rare car signant une maladie déjà très évoluée :

Au toucher vaginal (TV) : la douleur est vive, déclenchée par la mobilisation latérale des culs de sac vaginaux. Cette douleur est amplifiée par la mobilisation utérine à l’aide de la main abdominale.

Le problème de santé publique principal dans l’endométriose est le retard diagnostique qui peut être estimé à 7 ans en moyenne. Ci-dessous vous retrouverez les causes possibles de ce retard :

• Panel de symptômes non spécifiques pouvant toucher d’autres organes. « Rappelez-vous : Endométriose = présence d’endomètre en dehors de l’utérus »
• L’examen physique clinique peut-être normal cela n’exclut pas le diagnostic
• Confusion avec d’autres causes bénignes expliquant les symptômes parfois non spécifiques.
• Les médecins ne suspectent que trop rarement cette pathologie « Rappelez-vous, il y a statistiquement autant de patientes "endométriosiques" que de diabétiques dans votre patientèle »
• Habitude culturelle de normaliser les règles douloureuses chez l’adolescente.

Allez c’est partie pour la vidéo : Ce qui est fréquent, grave, complexe, que faut-il retenir ? Tout est ici dans cette courte vidéo du Dr David Tisserant, chirurgien gynécologue.