Diagnostic et prise en charge de la maladie de Parkinson en médecine générale
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Épisode 3 : Evolution(s) de la maladie de Parkinson



La phrase du jour

 

« La maladie de Parkinson est évolutive : ”lune de miel”, complications, phase tardive. » 



On peut décrire plusieurs phases dans la maladie de Parkinson :

  1. La phase pré-motrice qui passe souvent inaperçue : retenez la triade constipation, sommeil agité et hyposmie.
  2. La phase de bon contrôle moteur sous traitement : la lune de miel.
    Elle dure plusieurs années.
  3. La phase des complications motrices dopaminergiques.
  4. La phase du déclin moteur et cognitif.

 

Ce qu’il faut bien comprendre dans la maladie, c’est que les signes cliniques peuvent être liés :

  • à la maladie engendrant un déficit dopaminergique
  • aux traitements : les complications motrices dopa-induites : fluctuations d'efficacité et dyskinésies
  • et un peu moins connu, la maladie de Parkinson étant une maladie dégénérative, d’autres systèmes non dopaminergiques dégénèrent aussi : le système noradrénergique jouant un rôle dans les troubles végétatifs, le système cholinergique jouant un rôle dans les troubles cognitifs, le système sérotoninergique dans les troubles de l’humeur.

 

Face à un malade atteint de Parkinson, raisonnez toujours dans les termes suivants :

Traitement = Diminuer les symptômes + Maintenir l’autonomie.

Dans la phase dite de ”lune de miel”, la réponse au traitement est bonne avec un contrôle stable des symptômes.
Mais après un intervalle variable, souvent de quelques années, surviennent les complications motrices dopa-induites.

Voyons ensemble la phase des complications motrices 👇 👇 👇

Histoire naturelle des malades fluctuations motrices
Histoire naturelle des malades fluctuations motrices
OO = On off
DT = Dystonie
DS = Dyskinésie
A = Akinésie de fin de dose

En simplifiant, la phase de complications motrices peut se diviser en 2 grands types de signes :

  • ceux liés à la diminution d’efficacité
  • ceux liés aux mouvements involontaires

La diminution d’efficacité correspond à la réapparition des signes parkinsoniens avant la prise suivante, ce sont souvent des blocages moteurs.
On décrit :

    • l’akinésie de fin de dose : apparition des signes
    • l’akinésie de fin de nuit ou du matin
    • phénomènes ON-OFF = Passages brutaux d’un état non déficitaire « ON » à un état déficitaire « OFF »

Les mouvements involontaires correspondent aux dyskinésies.
Il s’agit d’un complexe d’aspects cliniques différents allant de postures dystoniques à des mouvements violents pseudo balliques.
Visionnez ici une dyskinésie avec mouvements choréiformes 👇

Selon le niveau de stimulation dopaminergique, on distingue les dyskinésies :

      • de milieu de dose qui coïncident avec un niveau « trop élevé » de dopamine. Ces dyskinésies sont souvent de survenue plus précoce et bien tolérées si elles sont minimes.
      • de début et de fin de dose qui coïncident avec un niveau « trop bas » de dopamine, comme elles surviennent au début ET à la fin de dose, on les nomme dyskinésie biphasiques. A l’inverse, ces dyskinésies sont souvent tardives, intenses et mal tolérées.

Retenez bien : la dystonie est due à une contraction musculaire anormalement prolongée entrainant des mouvements (contraction brève) ou des postures (contraction prolongée) anormales.
La dystonie est souvent douloureuse et survient surtout en période de blocage ou « OFF », particulièrement au réveil. La maladie de Parkinson fait mal, elle peut engendrer des douleurs intenses lors des dystonies !
Elle concerne le plus souvent le pied, qui se tord, ou les orteils, qui se crispent.


Voyons maintenant la phase du déclin moteur et cognitif 👇 👇 👇

Les troubles liés à l’évolution de la maladie et les complications dues au traitement tendent progressivement à se confondre et ne former plus qu’un. C’est le stade de perte d’autonomie ! Les aidants jouent un rôle capital dans cette phase.

Pour savoir ce qu’est un aidant, vous pouvez accéder à cette formation par ici 👉🏻 Formation Prise en Charge des Aidants 🎁 🎁 🎁

C’est aussi durant cette phase que la dégénérescence s’étend au delà du simple déficit de la voie dopaminergique.

Cette phase du déclin est marqué par 3 grandes caractéristiques ( Et oui tout marche par 3 dans le Parkinson… 😉)

      1. Déclin moteur axial
      2. Déclin cognitif
      3. Déclin neurovégétatif

Le déficit moteur pose alors des problèmes majeurs dans la posture avec des risques important de chutes ⚠️ 🧨
La posture est fléchie on parle de … (et c’est pas une blague) « triple flexion » =

évolution naturelle de la posture dans la maladie de Parkinson

À ces troubles de la posture s’ajoutent des troubles de la marche qui peut s’exprimer soit par un « freezing » soit au contraire par un emballement appelé « festination ».
Les pieds sont comme « collés au sol » ou fixés comme dans un glaçon, d’où le terme « freezing » qui signifie « gel » en anglais. Cela correspond à un enrayage cinétique.  Les pieds n’avancent plus, ne se soulèvent plus, ils s’emballent et la marche devient incontrôlable, c’est la festination 👇

Exemple de Freezing

Troubles de la posture, de la marche mais aussi orthophoniques : parole et déglutition.

Parole : Hypophonie et troubles articulatoires avec accélérations du débit et réduction de la gamme tonale « la voix devient monotone »

Déglutition : bavage par incontinence de fermeture labiale et fausses routes par défaut de fermeture des voies respiratoires.

Le déclin cognitif réduisant les interactions sociales puis entraînant une démence.

La déclin neurovégétatif avec syncopes , hypoTA, urgences mictionnelles, troubles digestifs à type de constipation.

Au stade du déclin, les risques les plus graves sont :

 

  • la chute réduisant considérablement l’autonomie en raison de leurs conséquences mécaniques (fracture) mais aussi psychologiques (sd post-chute).
  • la pneumopathie de déglutition par fausse route

 

Voilà, la partie texte de cet épisode sur l’évolution du Parkinson est terminée.
Installez-vous confortablement ☕️ ☕️ ☕️
Attaquons maintenant la 2ème partie de cet épisode en cliquant sur la vidéo du Dr Gospodaru, neurologue à Nancy qui vous résume les éléments clefs à retenir de la phase thérapeutique. 😉
Rendez-vous après la vidéo pour les QCM ! Bonne projection 🎥 😉
- Pas le temps pour la vidéo ? - Ce n'est pas grave, faites une pause, vous pourrez reprendre plus tard nous mesurons le temps de formation, chacun son rythme !