Diagnostic et prise en charge de la maladie de Parkinson en médecine générale
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Épisode 2 : Prise en charge de la maladie de Parkinson



La phrase du jour

 

« Traiter le parkinson, c’est atténuer les symptômes et préserver l’autonomie le plus longtemps possible » 



L’annonce diagnostique :

La prise en charge commence déjà par l’annonce diagnostique qui n’est pas facile à maîtriser…
Quelques conseils :

  • Annoncer avec tact en tenant compte du malade, de son niveau de connaissance, de son souhait d’information.
  • Recentrer l’information sur les symptômes du malade et l’objectif commun de les minimiser, de les contrôler.
  • Lui proposer de s’appuyer sur des groupes de soutien locaux notamment de l’association « France Parkinson  »
  • Self help book : il existe des références d’explications sur la maladie ici

Actuellement, la HAS recommande en soins de 1er recours d’établir une suspicion de MP et de faire confirmer le diagnostic par un neurologue 👇

Guide du parcours de soins HAS 2016

 

Comprendre le traitement et ses objectifs :

Aucun traitement curatif
Aucun traitement ralentissant l’évolution de la maladie
Le but est de réduire les symptômes et de maintenir l’autonomie le plus longtemps possible.
Le principe du traitement est simple comme la physiopath. du Parkinson :
déficit dopaminergique donc traitement = augmenter la dopamine et principalement soit par de la L-dopa soit par un agoniste dopaminergique (il existe également d’autre médicaments dopaminergiques, mais « secondaires »).

En pratique, le choix de débuter ou non un traitement n’est pas simple.
En effet, il faut pondérer et calibrer notre intervention en considérant, d’un côté, le potentiel gain en qualité de vie, et, d’un autre côté, certains possibles désavantages à moyen terme, tels les dyskinésies induites par la Levodopa.
Ainsi, l’abstention thérapeutique médicamenteuse peut-être décidée en accord avec le patient si ses symptômes sont très minimes, avec initiation du traitement au moment de l’apparition d’une gêne fonctionnelle. Le traitement du Parkinson n’est pas que médicamenteux il est aussi NON MÉDICAMENTEUX :

  • Kinésithérapie / Orthophonie / Ergothérapie / Psychothérapie / Education thérapeutique.
  • Prise en charge à 100% ALD 16

 

Retenez donc bien : 👍
Traitement :

  1. Médicamenteux si signe moteur handicapant
  2. Non médicamenteux toujours
  3. Prise en charge sociale 100% ALD 16

Si un patient de 50 ans présente la triade pré-motrice, que faut-il faire ? (Hyposmie, constipation, rêves agités)

Il faut davantage rechercher et être attentif à la présence des signes moteurs de la triade parkinsonienne (tremblement, rigidité et akinésie) en ré-examinant le malade à intervalles réguliers.
Le traitement médicamenteux dopaminergique ne s’adresse pas aux signes non-moteurs

Comment introduire un traitement médicamenteux ?

2 critères principaux sont à prendre en compte :

  • L’intensité des signes moteurs
  • L’âge du malade

De manière schématique, les deux grandes classes médicamenteuses utilisées à visée symptomatique dans la maladie de Parkinson sont :

  • Levodopa (spécialités SINEMET, MODOPAR ou encore STALEVO)
  • Agonistes dopaminergiques : Ropinirole (REQUIP), Pramipexole (SIFROL), Rotigotine (NEUPRO), Pribedil (TRIVASTAL)

L’effet de la Levodopa est plus rapide et puissant, mais à moyen terme il existe avec ce traitement un risque de complications motrices type dyskinésies (mouvements involontaires, type « dansantes ») et des fluctuations d'efficacité.
On peut retenir qu'en moyenne, après 5 ans de traitement par la L dopa, 50% des patients peuvent présenter des dyskinésies et des fluctuations d'efficacité.
Cela dit, d’autres facteurs semblent contribuer à l’éventuelle apparition de ces dyskinésies (posologie employée, âge précoce du début de la maladie, sexe féminin…).

Les agonistes dopaminergiques ont une efficacité plus lente et généralement une magnitude de la réponse moins forte que celle de la Levodopa, mais ils ne posent pratiquement pas le risque de dyskinésies en usage individuel. Toutefois, une attention particulière doit être portée sur des éventuels effets indésirables comportementaux potentiellement induits principalement par cette classe, notamment les troubles de comportement à type d'addiction : achats compulsifs, jeu pathologique, hypersexualité. L’œdème des membres inférieurs, la tendance à la somnolence diurne excessive, voire chez les personnes plus âgées des hallucinations/ un syndrome confusionnel, sont également de potentiels effets indésirables à prendre en compte pour l’usage des agonistes.

Le choix de la molécule dans l’initiation d’un traitement, les posologies employées, la décision d’une éventuelle association des classes médicamenteuses au décours de l’évolution, doivent prendre en compte le degré de la gêne fonctionnelle, l’âge de la personne. 👍🏻

Les traitements non médicamenteux :

Tout est résumé ici dans ce tableau : 👇

Place des traitements non médicamenteux HAS 2016
Place des traitements non médicamenteux HAS 2016

Le principal traitement non médicamenteux est la rééducation fonctionnelle comprenant :

  • Rééducation motrice
  • Orthophonie = voix et déglutition

La rééducation motrice est adaptée au symptôme moteur prédominant et au stade de la maladie. Elle vise à entretenir la souplesse, la coordination, le contrôle postural :

⚠️ Prévention des chutes ⚠️

Voici ci dessous, une évolution naturelle de la posture dans la maladie de Parkinson :

évolution naturelle de la posture dans la maladie de Parkinson

L’orthophonie vise à corriger la dysphonie par une technique brevetée : la méthode Lee Silvermann Voice Therapy ®.
Elle vise à corriger les troubles de la déglutition en prévenant les fausses routes.
Les problèmes de postures, de fausses routes sont souvent présents dans la phase tardive de la maladie et menacent l’autonomie du patient.
Rappelez-vous les 2 piliers du traitements sont de réduire les symptômes et maintenir une autonomie la plus grande possible.

 

Place de la neurochirurgie fonctionnelle :

La stimulation haute fréquence des noyaux sous thalamiques est la technique de référence.
Technique inventée en France en 1993 par le Pr Benabid de Grenoble.
Elle apporte un bénéfice pour les complications motrices – fluctuations et dyskinésies. Elle est indiquée chez les patients jeunes, dans un bon état cognitif et thymique, avec complications motrices sévères.
Son indication est bien sûr du ressort des équipes de neurologie et de neurochirurgie fonctionnelle.


Voilà, la partie texte de cet épisode sur la prise en charge du Parkinson est terminée.
Installez-vous confortablement ☕️ ☕️ ☕️
Attaquons maintenant la 2ème partie de cet épisode en cliquant sur la vidéo du Dr Gospodaru, neurologue à Nancy qui vous résume les éléments clefs à retenir de la phase thérapeutique. 😉
Rendez-vous après la vidéo pour les QCM ! Bonne projection 🎥 😉
- Pas le temps pour la vidéo ? - Ce n’est pas grave, faites une pause, vous pourrez reprendre plus tard nous mesurons le temps de formation, chacun son rythme !