Diagnostic et prise en charge de la maladie de Parkinson en médecine générale
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Épisode 4 : La prise en charge non médicamenteuse de la maladie de Parkinson



La phrase du jour

 

« La prise en charge non médicamenteuse est aussi importante que le traitement médicamenteux dans la maladie de Parkinson. » 



Les 2 piliers de la prise en charge de la maladie de Parkinson (MP) sont :

  • Améliorer les symptômes tout en se rappelant que à part ceux provoqués par la maladie, d'autres peuvent être liés aux effets du traitement (dyskinésies dopa induites)
  • Maintenir l’autonomie du malade le plus longtemps possible et c’est là tout l’enjeu de la phase dite de déclin de la maladie.

La recommandation de 2016 de la HAS concernant le parcours du soins dans la MP conseille au médecin de premier recours d’orienter le malade vers un neurologue pour confirmer le diagnostic et instaurer le traitement.
Cf ci dessous 👇

Parcours de soins Parkinson HAS 2016
Parcours de soins Parkinson HAS 2016

Lien de la recommandation, « Parcours de soins Parkinson HAS 2016 » cliquez ici

Vous pouvez voir ci dessous, un résumé du parcours de soin type d’un malade atteint de parkinson, c’est complexe 🧐 👇 👇 👇

Parcours de soins Parkinson HAS 2016
Parcours de soins Parkinson HAS 2016

De fait, depuis cette recommandation les médecins généralistes ont un rôle un peu différent à jouer dans le sens où ils ne sont le plus souvent pas ceux qui instaurent le traitement médicamenteux ou le modifient.
Cependant, et c’est là tout l’objet de cet épisode, il est réducteur de considérer le traitement de la MP comme uniquement médicamenteux. Il y a tout un travail de coordination des soins entre professionnels de santé afin d’assurer la prise en charge du malade notamment sur le plan non médicamenteux.
1er point : ALD 16 prise en charge à 100%
2ème point : la rééducation fonctionnelle qui peut se diviser en 2 grandes catégories la kinésithérapie et l’orthophonie.
La rééducation fonctionnelle a fait l’objet d’une 2ème recommandation de la HAS ici 👉🏻

Rééducation fonctionnelle - recommandation HAS

Ce qu’il faut retenir en pratique tant au niveau kinésithérapie qu’orthophonie, c’est que la prise en charge doit être PRÉCOCE et qu’elle ne doit pas répondre à un trouble mais les anticiper.
Pour mémoire, en 2012, dans une large cohorte de 1835 patients, seuls 15,4 % étaient pris en charge en orthophonie…
Les troubles de la parole et de la déglutition associés aux troubles de la marche et de l'équilibre dominent le tableau clinique aux stades tardifs de la maladie mais encore une fois, il ne faut surtout pas attendre ce stade pour débuter une rééducation fonctionnelle par kinésithérapie ou orthophonie.
En pratique, au delà du classique « Bilan et rééducation si nécessaire », il est important de surveiller les fonctions motrices du patient en soins de 1er recours. Un outil est très précieux pour cela : l’UPDRS.

UPDRS = GOLD STANDARD

UPDRS = United Parkinson’s Disease Rating Scale
Cette échelle est validée en français et comporte 4 parties :

  • Statut mental
  • Handicap dans la vie quotidienne
  • Troubles moteurs
  • Complications liés au traitement.

Il est long et fastidieux et doit être réalisé par le neurologue à son appréciation.

Vous trouverez ici la version française téléchargeable

Selon la HAS, le mode de prise en charge et les moyens rééducatifs utilisés pour traiter les troubles moteurs et leurs conséquences doivent respecter les quatre principes suivants :

  • l’intensité (au cours d’une période de prise en charge) ;
  • la diversité ;
  • la régularité ;
  • la continuité (entre les périodes de prise en charge).

Concernant la rééducation orthophonique, il est important de connaître la méthode LSVT Lee Silverman Voice therapy ®
Il s’agit d’une méthode de rééducation de la voix spécifique de la MP. Bien qu’aucune méthode n’ait prouvé de supériorité par rapport aux autres, il est important tout de même de connaître dans son territoire de soins les orthophonistes la pratiquant car c’est au minimum le gage d’un(e) professionnel(le) de santé spécialisé(e) dans la prise charge de la MP.
Pour résumer la prise en charge non médicamenteuse, on peut dire que :

  • la prise en charge rééducative doit être adaptée au patient et à la phase d’évolution de la pathologie, étant initialement préventive, puis corrective, et enfin ayant une fonction d’entretien des fonctions vitales ;
  • la prise en charge rééducative doit préférer une approche interdisciplinaire et interprofessionnelle ;
  • la prise en charge rééducative doit intégrer l’éducation du patient afin de favoriser son autonomie ;
  • chacune des différentes approches non médicamenteuses doit inciter l’activité physique ;
  • les thérapeutiques et activités motrices doivent suivre les principes de prise en charge suivants : l’intensité (au cours d’une période de prise en charge), la diversité, la régularité et la continuité (entre les périodes de prise en charge) ;
  • la continuité des activités physiques, en dehors des séries de prise en charge rééducative, doit être maintenue et encouragée (club, association, domicile, etc.) pour optimiser leurs bénéfices ;
  • la motivation doit être soutenue dans la continuité par un projet de vie qui fait sens.

La place de l’éducation thérapeutique est très importante dans cette maladie chronique et vous pouvez vous appuyez sur l’association France Parkinson et ses relais locaux pour engager le malade dans cette voie. Vous retrouverez ici la carte des comités locaux :

https://www.franceparkinson.fr/les-comites/

 

Vous pouvez aussi conseiller à votre patient de lire des informations concernant la maladie de Parkinson :
Ici 👇 vous trouverez la fiche d’information patient de la HAS :

La prise en charge de votre maladie de Parkinson
La prise en charge de votre maladie de Parkinson

Enfin, un dernier mot, sur les aidants et la maladie de Parkinson.
Comme dans de nombreuses maladies chroniques, les aidants font partie intégrante de l’équipe de soins. Il faut savoir les prendre en compte tout en respectant le secret médical. Ils sont souvent « invisibles » pour les professionnels de santé mais les époux, enfants, amis, voisins participent grandement à la prise en charge et doivent être associés activement par le médecin généraliste dans la prise en charge. Il faut savoir dépister un burn out chez l’aidant.
Vous trouverez ici une formation sur les aidants par le Dr Rossinot .

 

Pour en savoir plus sur les aidants et la maladie de Parkinson, c’est par ici 👇 :

Voilà, la partie texte de cet épisode sur la prise en charge non médicamenteuse de la maladie de Parkinson est terminée
Installez-vous confortablement ☕️ ☕️ ☕️
Attaquons maintenant la 2ème partie de cet épisode en cliquant sur la vidéo du Dr Gospodaru, neurologue à Nancy qui vous résume les éléments clefs à retenir de la phase thérapeutique. 😉
Rendez-vous après la vidéo pour les QCM ! Bonne projection 🎥 😉
- Pas le temps pour la vidéo ?
- Ce n’est pas grave, faites une pause, vous pourrez reprendre plus tard nous mesurons le temps de formation, chacun son rythme !