Épisode 3 : Prise en charge de l’aidant

La phrase du jour

« Il y a autant de patients souffrant d’HTA traitée que d’aidants en France » 

Si le terme d’aidant apparaît en France à partir des années 1980, la décennie 2000 marque le véritable essor de cette catégorie. Les aidants deviennent, en effet, un nouveau groupe social et une catégorie d’action publique à part entière. Le milieu associatif a été le moteur de ce qu’on appelle « l’aide aux aidants ».
Des associations de représentants existent :

• l’Association Française des Aidants 👉 www.aidants.fr
• JADE Association des jeunes aidants 👉 www.jeunes-aidants.com

Les aidants sont devenus un groupe social faisant l’objet de travaux scientifiques, de journées dédiées, et d’une attention croissante de la part des pouvoirs publics 👉 www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr/solutions-pour-les-aidants/trouver-du-soutien

Ces 3 liens de sites internet sont très utiles pour rechercher des informations afin d’aider dans la prise en charge de l’aidant. En effet, la première chose pour un professionnel de santé est de savoir que les aidants existent (mais cela est fait si vous en êtes à ce stade de lecture 😉) puis de savoir REPÉRER la présence d’un aidant dans votre patientèle.

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Voici une statistique qui devrait vous marquer. On estime qu’il y a en France 11 millions de patients traités contre l’HTA essentielle. Ce nombre est identique à celui des aidants…
👉 Il y a donc autant de patients souffrant d’HTA traitée dans votre patientèle que de patients aidants !!!

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La prise en charge de l’aidant par le médecin traitant consiste premièrement en une consultation annuelle dédiée à l’aidant seul si possible afin de le soutenir et d’évaluer le niveau de charge auquel il est soumis.

Le soutenir, c’est avant tout lui donner des conseils et surveiller aussi que son état de santé ne se dégrade pas, par exemple, qu’il continue à prendre en charge ses propres pathologies ou à réaliser ses examens de surveillance s’il y en a.

On peut résumer schématiquement les conseils en 5 grands items commençant par la lettre R :

• Répit,
• Recul,
• Réseau d’aide,
• Relaxation,
• Rester en bonne santé.

On peut définir 4 niveaux d’aide pour un aidant :

• Le médecin généraliste,
• Le milieu associatif local,
• La commune avec les CCAS (Centres Communaux d’Action Social) et les CLIC (Centres Locaux d’Information et de Coordination gériatrique).
• L’état avec la CNSA (Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie).

Le rôle du MG est de pouvoir informer l’aidant sur les structures qui pourront l’aider dans les démarches d’aides psychologiques et financières.
Le milieu associatif local est souvent un levier très utile à actionner notamment avec le café des aidants 👇👇👇

Vous trouverez ci dessous un tableau édité par Orphanet qui résume les aides disponibles pour un aidant :

Le cas particulier du jeune aidant (JA) :
Plusieurs outils spécifiques aux JA ont été développés notamment par le Professeur Saul Becker. Ces outils peuvent être utilisés dans la clinique par des professionnels de la santé pour identifier les JA, l’aide qu’ils fournissent et l’impact de cette aide sur le jeune.

Ces outils sont nombreux dans les pays anglo-saxons :

• About me and my family,
• Multidimensional Assessment of Caring Activities MACA,
• Positive and Negative Outcomes of Caring Questionnaire,
• Young Caregiver of Parents Inventory.

Seul le MACA est à ce jour traduit en français, le voici ici 👉 Questionnaire MACA YC18 en français (PDF 89ko )

Il existe dans plusieurs pays des services et des organisations spécifiques visant directement à soutenir les JA. Le Royaume-Uni est le pays le plus investi dans la prise en charge des JA et comptabilise 350 services regroupant environ     25 000 JA.
Dans ces pays, les JA ont maintenant des droits légaux et sont considérés comme des enfants vulnérables : ils peuvent évaluer leurs propres besoins, ils ont accès à des services d’aide et à des soutiens financiers.
En France, la prise en compte, la reconnaissance et l’accompagnement spécifique des jeunes aidants est très en retard, voire presque nulle comparativement à d’autres pays. D’un point de vue législatif, les aidants sont reconnus mais pas les aidants mineurs.

Retrouvez-ici un récapitulatif de la situation des jeunes aidants en France :👇

https://www.aidants.fr/fonds-documentaire/dossiers-thematiques/jeunes-aidants/

En résumé, on peut répertorier 5 grandes catégories d'aides pour les aidants :

1. L’information sous forme de sites, de réunions type « café des aidants » ou de permanences téléphoniques des associations.
2. La formation permettant aux aidants d’acquérir des connaissances théoriques et pratiques. Par exemple ici le MOOC de France aidants 💎 https://formation.aidants.fr/ 💎
3. Le soutien moral ou psychologique.
4. Le répit, permettant aux aidants d’être temporairement libérés de leurs responsabilités et de leurs tâches d’aidant, par exemple, grâce à un court séjour du proche en hôpital ou en établissement d’hébergement, à la participation de l’aidé à un accueil de jour à certains moments de la semaine, ou encore à la présence d’une infirmière ou d’une auxiliaire de vie au domicile pendant la nuit.
5. Les services complémentaires comme les alarmes, les plateaux repas livrés etc…

Et voilà, c’est fini pour cette première partie (texte) de cet épisode numéro 3, place maintenant à la vidéo 🎥
Installez-vous confortablement ☕️ 🛋
Attaquons maintenant la 2ème partie (vidéo) de cet épisode 3 sur les aidants présentée par Dr Rossinot, médecin de santé publique à Nancy, qui vous résume tout ce qu’il faut savoir sur le sujet en 2020 😉
Rendez-vous après la vidéo pour les QCM !
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