Épisode 4 : Quand, comment et à quel spécialiste adresser un malade souffrant d’un SAOS  ?

Les spécialistes intervenants dans le cadre de la prise en charge d’un SAOS sont nombreux et une collaboration pluridisciplinaire est absolument indispensable, tant les pathologies sont intriquées et les comorbidités majeures.

Les portes d’entrée dans la prise en charge peuvent être ORL, cardiologique, pneumologique, diabétologique, nutritionniste et bien entendu, le médecin généraliste qui coordonne l’ensemble, est amené à prendre en charge dès le début et assurer également le suivi du malade.

Quand adresser à un spécialiste un malade souffrant d’un SAOS ?

Le médecin généraliste oriente la recherche d’un SAOS lorsque les critères cliniques, regroupés dans le score d’Epworth, le questionnaire de Berlin, le STOP-bang sont retenus, associés ou non aux comorbidités, causes ou conséquences du SAOS : obésité, HTA, diabète, pathologies pulmonaires chroniques ou pathologies chroniques mal stabilisées malgré un traitement médical approprié (diabète, Parkinson, épilepsie, rétinopathie).

Le diagnostic et une prise en charge d’un SAOS ne correspondent jamais à une situation d’urgence médicale. Le risque de mort subite n’est pas reconnu en cas de SAOS, il faut rassurer le malade et être clair à ce sujet.

Cependant, le diagnostic de SAOS doit être rapidement confirmé ou infirmé dès lors qu’il est évoqué, compte tenu des conséquences importantes dans la vie professionnelle, les loisirs, les apprentissages notamment.

Il est rappelé, qu’une somnolence diurne excessive, en rapport possible avec un SAOS, impose l’arrêt de la conduite sur route tant que le symptôme somnolence n’est pas corrigé après 1 mois de traitement efficace.

Comment et à quel spécialiste adresser un malade souffrant d’un SAOS ?

Après son screening clinique, le médecin généraliste peut réaliser et interpréter une polygraphie ventilatoire s’il a validé une formation appropriée.

Il sera en capacité de faire réaliser une Polysomnographie (PSG) par un spécialiste du sommeil afin de valider le diagnostic de SAOS. Il pourra ensuite prescrire le renouvellement de la PPC si la compliance est reconnue.

Le médecin généraliste ne disposant pas de la possibilité de réaliser une polygraphie ventilatoire, adresse son malade au spécialiste qui lui parait le plus proche de la pathologie concernée en fonction des comorbidités pneumologiques, ORL ou cardiologiques. Charge à ces spécialistes de réaliser et d’interpréter les polygraphies ventilatoires.

En cas de non-confirmation par une polygraphie ventilatoire et de discordance avec le screening clinique, et en cas d’insuffisance de résultat après traitement approprié du SAOS par PPC ou OAM, la prescription d’une prise en charge par un spécialiste du sommeil est indiquée.

Le spécialiste du sommeil pourra effectuer les polysomnographies et les tests de vigilance après une évaluation globale clinique des troubles du sommeil et de la vigilance au besoin complétée par des tests de vigilance ; TILE (Test itératif de Latence d’Endormissement) à visée diagnostique, TME (Test de Maintien d’Eveil) à visée thérapeutique.

Dans tous les cas, la prise en charge d’un SAOS s’intègre dans une prise en charge globale pluridisciplinaire des facteurs de risque et des comorbidités.

Dans tous les cas également, toutes ces étapes peuvent être plus rapidement dépassées en s’adressant directement à un spécialiste du sommeil, c’est-à-dire, à un somnologue qui devra établir ensuite le lien avec le médecin généraliste et les autres spécialités pour le suivi des comorbidités.

Et maintenant, une vidéo pour mieux comprendre :