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De grands écrivains ont présenté dans leurs œuvres des personnages obèses et ronfleurs qui frappaient l’imagination par leurs comportements inadaptés. Les scientifiques ont ainsi donné le nom de « syndrome de Pickwick » au syndrome médical de SAOS , rappelant ainsi la description donnée par Dickens.
Il est resté dans l'imaginaire collectif, l'image du patient obèse d'âge mûr comme étant l'archétype du patient souffrant de SAOS.
Se pose alors, un double problème :
Les choses changent en 1972, à Rimini en Italie lors d'un congrès, Pr Guilleminault montre que les apnées du sommeil ne sont pas l’apanage des pickwickiens obèses mais qu'il s'agit d'un phénomène présent chez d’autres individus indépendamment d’une association à l’obésité ! Au cours de cette réunion, l’école de Strasbourg montre que le phénomène d’occlusion pouvait ne pas être complet, entraînant néanmoins des réactions d’éveil ainsi est né le terme « d’hypopnée obstructive ».
=> Pour bien affirmer l’existence d’un syndrome indépendant du poids sont alors créées les entités « sleep apnea syndrome », et « obstructive sleep apnea syndrome (OSAS = SAOS en français ) » insistant sur la généralisation du problème des « apnées du sommeil ».
Parrallèlement, Guilleminault étudiant le sommeil des enfants a retrouvé les mêmes apnées obstructives décrites que chez l’adulte. Il a surtout montré la multiplicité des symptômes et en particulier l’impact sur l’attention, la mémoire, les mauvais résultats scolaires et l’hyperactivité diurne.
En médecine générale, le diagnostic de SAOS repose sur :
Comme le sommeil de l’adulte, celui de l’enfant est organisé en cycles. Il commence par une phase d’endormissement puis des cycles de sommeil se succèdent.
Chaque cycle comporte deux types de phases :
Elles correspondent à un sommeil dit "lent", plus ou moins profond, durant lequel l’activité cérébrale diminue.
Il s’agit de périodes durant lesquelles le cerveau est aussi actif que pendant la journée ; c’est pourquoi on parle de sommeil "paradoxal". Durant ces phases, les personnes endormies rêvent et on observe chez elles des mouvements oculaires rapides.
Une nuit comprend 4 à 6 cycles de sommeil, et chaque cycle est composé de phases lentes et paradoxales. La durée de ces cycles et la nature des phases varient selon l’âge de l’enfant.
Chez le nouveau-né, le temps de sommeil est beaucoup plus élevé que l'adulte et un cycle de sommeil dure 50 minutes à 1 heure, avec une phase agitée et une phase calme plus courte. Le sommeil agité occupe 50 à 60 % de tout le temps durant lequel le nouveau-né dort. On reconnaît ce stade à certaines manifestations (grognements, succion de la langue). Ces signes donnent parfois l’impression que le nouveau-né est réveillé.
Il existe plusieurs étapes, au cours desquelles la nature des phases de sommeil évolue :
Les nouveau-nés dorment beaucoup, jusqu'à 20 heures par jour avec des variations interindividuelles. À la naissance, chez le nouveau-né, les états veille-sommeil s’organisent selon un rythme ultradien dont la période principale se situe aux environs de 4 heures, cela signifie qu’au début, il est possible qu'un nouveau né dorme plus le jour que la nuit.
Il faut un certain temps pour que le sommeil du nourrisson adopte une cadence régulière. Au quatrième mois, le nourrisson dort généralement un peu moins, souvent entre 14 et 16 heures par jour. Il dort plus longtemps la nuit. Il commence à se rendormir seul et parfois même à s’endormir seul.
Si les nouveau-nés dorment beaucoup pendant la journée, ce sommeil diurne diminue rapidement vers l’âge de deux ans. Le temps de sieste quotidien ne dépasse pas deux heures et commence à disparaître vers trois ans.
Cette évolution entraîne une réorganisation du sommeil nocturne. En première partie de nuit, les phases de sommeil lent profond deviennent plus nombreuses.
Par ailleurs, vers 3 ans, la capacité à passer de l’assoupissement à l’état de veille est en cours de maturation. Aussi, durant cette période, l’enfant peut connaître certains troubles du sommeil, tels que des terreurs nocturnes ou des épisodes de somnambulisme.
À partir de 6 ans, on observe chez l’enfant :
Ces évolutions n’impactent pas la qualité du sommeil. Toutefois, certains troubles (terreurs nocturnes, somnambulisme, énurésie) peuvent à nouveau survenir. Ils sont favorisés par l’importance du sommeil lent profond en première partie de nuit. Ces troubles du sommeil, fréquents, sont peu inquiétants à cette période de la vie.
Entre 10 et 20 ans, le temps de sommeil se réduit d’environ deux heures par nuit. Ce phénomène est lié à un coucher plus tardif, y compris les jours d’école. Ainsi, il arrive souvent que les jeunes ne dorment pas assez par rapport à leurs besoins. Ils tentent de compenser ce manque par un lever plus tardif pendant les week-ends et les vacances. Cette dette de sommeil est souvent responsable d'épisodes de somnolence diurne (dans la journée).
En conclusion :
Il y a une très grande variation interindividuelle du temps de sommeil chez l'enfant.
👉🏻 Ce qu'il faut donc analyser ce n'est pas tant le temps de sommeil que la qualité du sommeil qui se traduit par une qualité d'éveil de l'enfant.
💎💎💎 Ne pas mesurer la quantité de sommeil mais la qualité de l'éveil à l'aune des acquisitions psychomotrices ! 💎💎💎
Le nouveau né a un rythme de sommeil ultradien.
Entre 3 et 6 ans le sommeil diurne va progessivement disparaître et le temps de sommeil profond nocturne devient plus important.
Chez le jeune enfant, le sommeil va évoluer dans sa structure et dans sa durée en différentes étapes pour devenir identique à celui de l’adulte entre 10 et 16 ans.
Après 12 ans, le sommeil nocturne est plus léger. À l’adolescence une tendance à la somnolence diurne et à des couchers et levers tardifs se manifeste. Les rythmes veille/sommeil apparaissent irréguliers. Si la structure du sommeil semble assez semblable d’un enfant à l’autre, il existe néanmoins de grandes variations en besoin de sommeil.