Épisode 2 : L’échographie du genou

La phrase du jour :

L'échographie est le prolongement de l'examen clinique, raison pour laquelle, de nombreux MG commencent à s'en équiper. Il s'agit d'un complément aux Rx standards du genou comprenant tjs au minimum : 

1. Face
2. Profil
3. Incidence fémoro-patellaire

C'est l'examen clef pour le diagnostic des tendinopathies.

👉🏻Petit rappel sur les principales tendinopathies du genou :

1) Rappel sur les tendinopathies du genou 

1-a) Les tendinopathies péri-articulaires

Les 3 les plus fréquentes sont les tendinites de la patte d’Oie, du tendon rotulien, et du biceps fémoral.

A ce stade, il est indispensable de se rappeler les insertions tendineuses autour du genou. Mais pas de panique ! Avec un petit schéma du genou vu de face, c’est très simple.

Une tendinite doit être évoquée en cas de douleurs apparues à l’effort :

• Réveillées par la pression directe lors de l’examen clinique
• Réveillées en sollicitant le tendon contre résistance

ASTUCE : le passage de la sonde échographique sur la zone douloureuse réveille la douleur et la visualisation concommitante d'une image anormale signe le diagnostic et rend donc l'échographie très utile dans ces tendinopathies superficielles.

1-b) Le syndrome fémoro-patellaire

Le syndrome fémoro-patellaire est un cadre nosologique précis, qui décrit des douleurs antérieures, péri-rotuliennes, intéressant souvent les parties latérale et médiale de la rotule. La douleur est accentuée à la descente des escaliers, ou lors d’une station assise prolongée, parfois accompagnée de pseudoblocages empêchant la flexion (en fait, il n’y a aucun blocage d’origine mécanique). Les examens standard sont la plupart du temps normaux.

ATTENTION : on parle souvent de DOULEURS fémoro-patellaires, dont les origines peuvent être multiples :

• Syndrome fémoro-patellaire
• Amyotrophie quadricipitale
• Instabilité rotulienne potentielle
• Instabilité rotulienne objective
• Arthrose fémoro-patellaire

Dans le cas de l’instabilité rotulienne, on retrouve en plus des douleurs fémoro-patellaires, une notion de luxation rotulienne vraie (instabilité objective) ou d’instabilité subjective avec impression de genou qui lâche (instabilité potentielle).

Dans les deux cas, le bilan radiographique retrouve des signes de dysplasie osseuse (trochléenne et/ou patellaire). Un traitement chirurgical est possible pour ces pathologies.

VOUS LE SAVEZ DÉJÀ : en cas de diagnostic clinique de douleurs fémoro-patellaires, un bilan radiographique standard est indispensable ! Genou de face, profil et incidence fémoro-patellaire.

1-c) Le syndrome de l'essuie-glace

1/ Il concerne les sportifs : coureurs (marathon, trails) et cyclistes principalement. Vous ne trouverez pas de syndrome de l’essuie-glace chez une caissière ou chez un maçon !

2/ La douleur est déclenchée par l’effort sportif (flexion/extension du genou). Souvent le sportif a arrêté sa pratique car il sait qu’au bout de 15 minutes la douleur revient.

3/ La douleur est toujours au même endroit : à la face externe du genou, entre le tubercule de Gerdy et l’épicondyle latéral.

MESSAGE-CLEF : Le syndrome de l’essuie-glace est une pathologie du sportif, alors n’hésitez pas : adressez le patient à un confrère médecin du sport ou à un chirurgien du sport !

2) Principes de l'échographie du genou

Ce qu'il faut savoir, c'est que cet examen permet de bien visualiser les tissus mous (tendons, capsules et kystes) en situation superficielle (on verra bien les ligaments collatéraux mais pas les ligaments croisés). Les ultra sons ne sont pas efficaces pour visualiser les structures situées dans le genou (en profondeur) car la graisse et l'os va empêcher leur bonne diffusion. 

A propos de la graisse, il existe des "fat pad" tout autour du genou qui peuvent gêner l'examen surtout chez le patient obèse 🧨🧨

Retenons que l'échographie permet de bien visualiser les structures SUPERFICIELLES et MOLLES du genou. 

Ainsi, l'intérêt de l'échographie dans le diagnostic d'une pathologie du genou concerne : 

1. les tendons 
2. les ligaments collatéraux 
3. la capsule articulaire (synovites et épanchements intra articulaire => aide à la ponction +++)
4. les kystes poplités (tjs secondaires à une pathologie articulaire)
5. les lésions musculaires des fibres charnues du quadriceps par ex. (simple hématome à la rupture complète) 

Pour compléter cette partie radiologique avec la clinique, retrouvez ici une fiche de synthèse récapitulant un arbre décisionnel possible sur le genou douloureux chronique : Conduite à tenir devant un genou douloureux chronique 

Voilà la partie texte de cet épisode 2 est terminée.
Installez-vous confortablement ☕️ ☕️ ☕️ et visionnez la vidéo du Dr Sophie Lecocq-Teixeira, radiologue, qui vous explique tout cela en détail.
Bonne projection 😉
Rendez-vous après la vidéo pour les QCM !
- Pas le temps pour la vidéo ?
- C’est pas grave, faites une pause, vous pourrez reprendre plus tard nous mesurons le temps de formation, chacun son rythme !