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Tout le monde sait ce qu'est intuitivement une chute, pourtant sa définition a fait l'objet de nombreuses études afin d'en assurer une définition claire et succinte.
Hauer et coll. en 2006 ont proposé une définition qui fait consensus actuellement : « perte brutale et totalement accidentelle de l’équilibre postural lors de la marche ou de la réalisation de toute autre activité et faisant tomber la personne sur le sol ou toute autre surface plus basse que celle où elle se trouvait ».
Les chutes répétées ont été définies par la Haute autorité de santé (HAS) comme la survenue d’au moins deux chutes dans des intervalles de temps s’étendant de 6 à 12 mois.
Nous (médecin comme patient) pouvons banaliser les chutes si elles semblent accidentelles et sans conséquences traumatiques.
Les malaises, syncopes ayant entraîné une chute font l'objet de nombreuses explorations actives alors qu'une chute accidentelle sans traumatisme peut être considérée à tort comme une "chute simple".
👉🏻En fait il n'existe pas de chute simple ou de simple chute chez le sujet âgé. Un patient > 65 ans qui chute, rechutera...
La 1ère chose à retenir donc est que toute chute chez un sujet âgé, même et surtout la première, doit être explorée et prise en charge comme une affection grave avec un risque sérieux de récidive 🧨🧨🧨
La gravité de la chute et ses conséquences en termes de morbi-mortalité ne sont donc pas seulement liées à la survenue de fractures.
Une chute peut avoir de graves conséquences psychiques et sociales.
👉🏻Les chutes sont souvent responsables d’une perte de confiance en soi, d’une peur de chuter à nouveau, pouvant conduire à une restriction des activités, à une dégradation de la vie sociale et à une perte d’autonomie.
La chute est souvent rapportée par les patients âgés comme un évènement isolé, fruit d'un certains hasard ou d'un manque de chance... Cela est sans doute dû au fait qu'une chute n'est pas la conséquence d'un seul facteur de risque mais de multiples intriqués +/- cachés. Retentons donc que les mécanismes expliquant une chute sont multifactoriels.
L'équipe de Oliver D., Britton M., Seed P., Martin F.C., Hopper A.H dans son étude : Development and evaluation of evidence based risk assessment tool (STRATIFY) to predict which elderly inpatients will fall: case-control and cohort studies Br Med J 1997 rapporte près de 400 causes possibles de chute.
Ces facteurs qui aboutissent à la survenue de la chute sont classiquement rangés en trois grandes catégories : les facteurs de risque intrinsèques et extrinsèques et les facteurs précipitants.
IV-1) Les facteurs de risque INTRINSEQUES
Le 1er des facteurs de risque intrinsèques est l'âge et donc le vieillissement qui va induire une baisse de performance dans la stratégie d'équilibration.
La fonction d’équilibration vise au maintien de l’équilibre lors de la station debout ou assise (équilibre statique) et lors des déplacements (équilibre dynamique). Le contrôle de l’équilibre statique et dynamique et de la posture s’élabore sur un ensemble de stratégies sensorielles et motrices faisant intervenir les mêmes organes que le sujet plus jeune c'est à dire :
L'analyse sur plateforme posturométrique permet d'évaluer l'organisation de ces entrées sensorielles dans la posture.
Le vieillissement va en quelque sorte "attaquer" de toute part ces structures et engendrer une dégradation des performances d'équilibration. Chose essentielle à savoir retenir également : la dégradation de l'une entraîne de moins bonne performance des autres alors qu'à l'inverse, l'amélioration des fonctions de l'une améliore celles des autres.
👉🏻Plus de 50% des patients de + de 65 ans ne peuvent garder l'équilibre sur un seul pied plus de 5 secondes. (Test d'appui unipodal)
Il convient de retenir dans les facteurs intrinsèques de chute :
IV-2) Les facteurs de risque EXTRINSEQUES
Le risque de chute augmente avec le nombre de médicaments pris par jour. La polymédication est alors un marqueur d'une importante comorbidité qui est associée à un risque de chute élevé. Les deux principaux sont les psychotropes, les antihypertenseurs => risque d'hypoTA orthostatique. Chez les personnes âgées, le risque de chute est majoré lors de la prise de médicaments psychotropes (de l’ordre d'un facteur 2 selon des méta-analyses récentes).
Vous trouverez ci dessous une fiche de synthèse sur les risques au domicile :
IV-3) Les facteurs précipitants
Ce sont toutes les affections aiguës : fièvre, diarrhée, anémie, troubles hydro-electrolytiques... Ils doivent être systématiquement recherchés.
Enfin au delà des facteurs de risque intrinsèques, extrinsèques et précipitants, il faut retenir qu'une chute est en elle même un facteur de risque de récidive lorsqu'elle entraîne une peur de chuter conduisant à la restriction d'activité. Très souvent chez le sujet âgé, l’expérience de la chute entraîne une peur de tomber à nouveau et un manque de confiance.
La gravité de la chute et ses conséquences en termes de morbi-mortalité ne sont pas seulement liées à la survenue de fractures. Ainsi, une incapacité à se relever avec un maintien prolongé au sol de plus d’une heure est un élément de mauvais pronostic en termes de mortalité : en effet, la mortalité à 6 mois des personnes passant plus de 1 heure au sol est multipliée par deux.
Voilà la partie texte de cet épisode 1 est terminée.
Installez-vous confortablement ☕️ ☕️ ☕️ et visionnez la vidéo du Dr Didier Bouccara, ORL à Paris, qui vous explique tout cela en détail.
Bonne projection 😉
Rendez-vous après la vidéo pour les QCM !
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C’est pas grave, faites une pause, vous pourrez reprendre plus tard nous mesurons le temps de formation, chacun son rythme !