Audit clinique : Syndromes canalaires du membre supérieur
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Partie 3 : Comment repérer et diagnostiquer un syndrome du nerf ulnaire dans le canal de Guyon ?
La phrase du jour
« La compression du nerf ulnaire dans la loge de Guyon est peu fréquente »
Nous allons aborder dans ces 2 derniers épisodes, des syndromes canalaires moins fréquents. Commençons par le syndrome du nerf ulnaire comprimé dans le canal de Guyon.
Moins fréquente que la compression du nerf médian au canal carpien, la compression du nerf ulnaire dans la loge de Guyon n’est pas très rare. La loge fibreuse décrite par Félix Guyon en 1861 n’est pas un canal et n’en a pas la rigidité.
Le maître examen complémentaire est l’électromyogramme.
L'étiologie en cause est souvent extrinsèque à la loge de Guyon.
Un peu d'histoire...
En 1861 Félix Guyon, urologue français, décrivait « une petite loge contenant un peloton graisseux facile à déplacer par la pression... » et avait « la curiosité de chercher la raison anatomique de ce petit fait. ». Il se posait déjà la question de savoir si : « ce paquet graisseux avait pour but d’adoucir les pressions que peut subir l’artère ou le nerf. ». Il concluait en disant que : « cette petite bourse séro-graisseuse pourrait bien être le siège, ou même a pu être le siège de quelque lésion pathologique... mais jusqu’à présent je n’ai rien trouvé qui pût confirmer la supposition que j’ai faite ensuite. ». D’autres s’en chargeront par la suite.
Rappels anatomiques
Diagnostic clinique
L’interrogatoire et l’examen général orientent sur les causes traumatiques évidentes ou les pratiques pouvant entraîner des pathologies microtraumatiques responsables à elles seules de la compression observée (Appui sur le guidon de vélo par exemple)
Les douleurs sont plus ou moins marquées, à type de dysesthésies ou de paresthésies en rapport avec l’étiologie. Parfois, elles peuvent irradier vers le coude et la gouttière épitrochléo-olécranienne égarant les premières hypothèses diagnostiques.
Le signe de Tinel est rarement présent de façon franche à la percussion du nerf ulnaire à la loge de Guyon.
L’examen sensitif recherche des paresthésies et/ou une hypoesthésie à la face palmaire des deux derniers rayons à la paume, au niveau de la pulpe du cinquième doigt et de l’hémipulpe ulnaire du quatrième souvent nette. Il n’y a pas d’horaire à ces phénomènes. Cela permet de les différentiés de ceux liés à une compression idiopathique du nerf médian au canal carpien dont les paresthésies peuvent parfois irradier, de façon plus ou moins nette, aux deux derniers doigts.
💎💎💎 Astuce anatomo-clinique 💎💎💎
L’absence de ces phénomènes à la partie ulnaire de la face dorsale de la main permet de localiser l’atteinte en aval de l’origine du rameau sensitif dorsal du nerf ulnaire. Celui-ci naît en effet 6 cm en amont du pli de flexion du poignet. Cet argument clinique simple est fiable lorsqu’il est net et permet à lui seul de différencier la compression proximale du nerf ulnaire au coude de celle distale à la loge de Guyon.
L’examen moteur des intrinsèques et des extrinsèques recherche l’existence des signes de paralysie motrice ulnaire.
Le signe de Froment rendant compte de l’impossibilité de réaliser la pince pouce index comme vu pour le coude.
Examens complémentaires
Electromyogramme
L’EMG est le maître examen. Il doit être bilatéral et comparatif, le sujet étant son propre témoin comme vous le savez depuis l'épisode 1 maintenant... 😉
L’EMG est suffisant au diagnostic mais pas nécessaire à la décision thérapeutique. La clinique prime. D’autant que les conditions de réalisation de l’examen électromyographique peuvent influencer son résultat.
Radiographies du poignet et échographie
Ils sont corrélés à l’étiologie en cause. La radiographie simple du poignet mettra en évidence les causes osseuses les plus évidentes. L’échographie renseignera aisément sur l’existence ou non d’un kyste synovial ou d’une autre tuméfaction pleine ou liquidienne.
Diagnostic étiologique
On pourra retenir que ce sont souvent des causes extrinsèques au nerf.
On retiendra :
L'arthrose triquétro-pisiforme
Le kyste synovial
Les micro-traumatismes répétés (du cycliste, par exemple)
La fracture de l'hamatum (os crochu cf ci dessous) ou du pisiforme
L'anévrisme de l'artère ulnaire (par micro-traumatismes répétés)
Traitements
Le traitement est avant tout ÉTIOLOGIQUE et repose donc sur un avis spécialisé avec EMG, Rx du poignet et échographie de la loge de Guyon.
Voilà, la partie texte de cet épisode 3 est terminée.
Installez-vous confortablement ☕️ ☕️ ☕️ et visionnez la vidéo du Dr Barbary, chirurgien de la main, qui vous explique tout cela en détail. Bonne projection 😉
Rendez-vous après la vidéo pour les QCM !
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Ce n’est pas grave, faites une pause, vous pourrez reprendre plus tard nous mesurons le temps de formation, chacun son rythme !