Audit clinique : Syndromes canalaires du membre supérieur
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Partie 4 : Comment repérer et diagnostiquer un syndrome du défilé cervico-thoracique ?
La phrase du jour
« Le syndrome du défilé cervico-thoracique est un diagnostic rare et complexe »
Les syndromes du défilé cervico-thoracique (SDCT) sont de diagnostic difficile compte tenu, entre autre, de l’intrication de la symptomatologie vasculaire et nerveuse.
Avant toute chose, il convient d’éliminer toutes les autres étiologies de brachialgies, ainsi que les syndromes canalaires périphériques qui peuvent exister concomitamment avec un SDCT.
Rappels anatomiques
Les racines nerveuses cervicales de C8 à T1 constituent le plexus brachial et vont rencontrer dans leur trajet depuis le rachis cervical jusque dans le bras plusieurs zones de conflits possibles par compression.
Il y a classiquement six zones de compressions possibles.
Les 3 principales sont :
le défilé entre les muscles scalènes
le défilé costo-claviculaire
le défilé retro-petit pectoral
La chose primordiale à retenir est que la compression va s'exercer sur les composantes nerveuses d'une part et les vaisseaux d'autres part.
Diagnostic positif
Examen clinique
Les formes vasculaires pures sont rares +++
Les formes nerveuses pures sont rares aussi +++
La forme mixte est la plus fréquente +++ 👉🏻 atteinte neuro-vasculaire
Elle se manifeste par des douleurs dans le bras et une sensation de lourdeur majorée lors de l’élévation du bras. Les patients ne peuvent pas rester longtemps les bras en l’air.
La composante nerveuse se caractérise volontiers par des paresthésies à l'abaissement de l’épaule (sac à dos) ou en position du chandelier.
La composante artérielle se manifeste par une diminution du pouls radial en position du chandelier par exemple
La composante veineuse peut se manifester par une sensation de pesanteur du membre supérieur.
Des manoeuvres ou tests de provocation existent.
Le test d’Allen : le bras est levé à 90°, le coude fléchi, accompagné d’une rotation externe, la tête étant tournée du côté opposé. Dans cette position, on constate l’abolition du pouls radial. Ce test se prolonge dans cette position par la recherche du signe de Roosqui consiste à faire effectuer une ouverture–fermeture de la main 20 à 40 fois jusqu’à l’apparition de paresthésies. Ce même tableau clinique est souvent obtenu par le test statique dit du « chandelier » qui place durant une à trois minutes le bras au zénith. 👇👇👇
Examens complémentaires
Les radiographies thoraciques et du rachis cervical de face et de profil
Les clichés sans préparation du rachis cervical de face et de profil sont réalisés systématiquement. Ils devront permettre d’évaluer l’abaissement du moignon de l’épaule qui se traduit par la visualisation de huit corps vertébraux sur les clichés de profil. La présence d’une côte cervicale surnuméraire est un élément important à objectiver qu’elle soit unilatérale ou bilatérale. L’étude de la configuration et des anomalies de la 1re côte est également systématique. Plus rarement, sera mis en évidence des cals vicieux de la clavicule qui induisent des souffrances neuro-vasculaires.
L'échographie doppler avec manoeuvre spécifique
Il est classique d'affirmer que 2 test cliniques positifs et une échographie positive confirme le diagnostic de SDCT.
L'électromyogramme
Il est essentiel de demander un EMG.
Cet examen ne doit pas se limiter au seul bilan lésionnel du plexus brachial, il doit obligatoirement être complété en fonction de la sémiologie d’une étude EMG du nerf médian lors de son passage au canal carpien, du nerf ulnaire au coude et au canal de Guyon.
🧨🧨🧨 Une compression à double étage peut être mise en évidence dans 30 à 40 % des cas. 🧨🧨🧨
Diagnostic différentiel
Les cervicobrachialgies C5– C6 sont fréquentes et sont souvent l’expression d’une cervicarthrose, d’une hernie discale, de séquelles fracturaires, etc. plus rarement d’une tumeur.
La séméiologie de la souffrance de la coiffe des rotateurs permet, le plus souvent, d’évoquer un diagnostic précis qu’il conviendra de séparer de celui d’une compression du nerf suprascapulaire dans l’échancrure coracoïde.
L’examinateur attentif pourra difficilement confondre un syndrome du défilé cervico-thoracique (SDCT) avec un syndrome algodystrophique du membre supérieur avec son cortège de signes inflammatoires et de raideurs articulaires.
Les syndromes canalaires doivent être dissociés cliniquement d’un SDCT en sachant qu’ils sont fréquemment associés et impliquent une hiérarchie dans leur traitement.
Enfin, lorsque le tableau neurologique domine, on ne pourra se dispenser d’évoquer les maladies systémiques comme la sclérose latérale amyotrophique ou la SEP.
Traitements
Il faut prioriser la rééducation qui vise à transformer la statique rachidienne, à ouvrir les défilés. Y associer des AINS, antalgiques et myorelaxants. Une auto rééducation quotidienne prolongée 5 à 10 min matin et soir, plusieurs années apporte 75% de bons résultats à moyen et long terme.
Le traitement chirurgical doit être fait en équipe pluridisciplinaire et en centre spécialisé. Il intervient le plus souvent après traitement des syndromes canalaires associés plus distaux.
Voilà, la partie texte de cet épisode 4 est terminée. Installez-vous confortablement ☕️ ☕️ ☕️ et visionnez la vidéo du Dr Barbary, chirurgien de la main à Nancy, qui vous explique tout cela en détail. Bonne projection 😉 Rendez-vous après la vidéo pour les QCM !
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Ce n’est pas grave, faites une pause, vous pourrez reprendre plus tard nous mesurons le temps de formation, chacun son rythme !