La rizarthrose est une arthrose de l’articulation trapézo-métacarpienne, à la base du pouce. Souvent confondue avec l'articulation métacarpo-phalangienne.
La rhizarthrose est essentiellement féminine (80 à 90 % des cas). Elle survient classiquement en période péri-ménopausique.
Le principal facteur étiologique semble être le surmenage fonctionnel secondaire aux mouvements d'opposition du pouce.
CLINIQUE :
La rhizarthrose est révélée habituellement par une douleur mécanique de la base du pouce souvent interprétée à tort par les malades comme une douleur du poignet. La douleur siège au bord radial de la main 👇
Il n'y a aucun parallélisme anatomoclinique dans la rhizarthrose +++
Des douleurs nocturnes peuvent s'observer lors des poussées et doivent faire rechercher un syndrome du canal carpien associé dans près de la moitié des cas 👉🏻 voir DPC d'1h sur les syndromes canalaires du membre supérieur ici 👉🏻 DPC Sd canalaire
Secondairement peut s'installer une discrète tuméfaction de la base du pouce avec saillie progressivement croissante de la base du métacarpien. L'évolution peut aboutir à un aspect de pouce en « M ». Au fil des ans les douleurs peuvent diminuer voire disparaître mais l'évolution est souvent longue et le retentissement fonctionnel des formes évoluées peut rester réel même en cas de disparition des douleurs.
Les symptômes classiques sont donc :
-douleur à la base du pouce, majorée dans la prise pollici-digitale.
-test de Finkelstein + : accentuation des douleurs à la palpation dans la région du processus styloïde 👇
L'évolution spontanée se fait vers l’enraidissement et la déformation:
BILAN FONCTIONNEL:
Il est très important d'estimer le handicap sur le plan fonctionnel d'une arthrose.
Pour cela, utiliser l'indice algo-dysfonctionnel de Dreiser 👇
IMAGERIE :
Les radiographies confirment le diagnostic souvent déjà fait sur le plan clinique. Elles ne sont pas toujours nécessaires mais restent importantes à demander avant d'adresser le malade à un chirurgien de la main.
Il faut penser à demander une Rx F+P du pouce mais aussi de la main afin de faire un bilan global de l'arthrose de la main et du poignet. Sur le pouce, il faut ajouter des clichés spécifiques du pouce dits "incidences de Kapandji".
TRAITEMENT :
Comme dans toute localisation arthrosique le but du traitement est de limiter voire de supprimer les douleurs et d'essayer de ralentir l'évolution des lésions articulaires.
Le traitement comprend les antalgiques usuels associés lors des poussées douloureuses à la prise d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) per os.
Les traitements locaux sont parfois proposés : injection intra-articulaire de dérivés cortisoniques surtout intéressante dans la rhizarthrose à la phase initiale.
De façon générale le ménagement fonctionnel, souvent difficile à observer, rend compte d'une diminution des douleurs. Ceci est particulièrement vrai dans la rhizarthrose où le port d'une orthèse immobilisant l'articulation en position de fonction permet à la fois de limiter les douleurs et de maintenir le pouce en opposition pour prévenir ainsi la rétraction de la première commissure.