La direction de l’Agence nationale du Développement Professionnel Continu (ANDPC) est maintenue — mais à durée limitée. Michèle Lenoir-Salfati, directrice générale depuis 2017, vient d’être prolongée pour seulement six mois, une reconduction exceptionnellement courte qui ne manque pas de susciter des interrogations dans le secteur de la formation continue en santé.
Une reconduction courte dans un climat d’incertitude
Traditionnellement, les directeurs d’agences publiques sont nommés ou reconduits pour des mandats de plusieurs années. Le choix d’une prolongation de seulement six mois apparaît donc comme un signal politique, d’autant plus notable que le système du DPC lui-même est en pleine remise en question.
Ce calendrier serré coïncide avec une période charnière pour l’ANDPC, dans un contexte où deux rapports récents — l’un de l’IGAS, l’autre de la Cour des comptes — recommandent l’abandon progressif du DPC au profit de la certification périodique des professionnels de santé.
Vers une transition du DPC à la certification périodique ?
Ces rapports convergent sur plusieurs constats :
- Le DPC, bien qu’utile, est jugé complexe, peu lisible, et inégalement suivi selon les professions.
- La certification périodique, désormais en vigueur pour certaines professions, est vue comme un levier plus cohérent et centralisé pour garantir le maintien des compétences.
- La gouvernance du DPC, assurée aujourd’hui par l’ANDPC, pourrait être réorientée ou recentrée, voire transférée à d’autres acteurs comme les ordres professionnels.
Dans ce contexte, la prolongation courte de Michèle Lenoir-Salfati semble acte de transition : elle maintient une continuité nécessaire à court terme, tout en laissant la porte ouverte à une refonte plus profonde du dispositif dans les mois à venir.
Une période à suivre de près
Pour les organismes de formation comme pour les professionnels de santé, cette décision renforce le sentiment d’être dans une période d’entre-deux, où l’avenir du DPC reste incertain mais où rien n’est encore tranché.
Des questions clés restent en suspens :
- L’ANDPC continuera-t-elle d’exister au-delà de 2025 ?
- Les financements publics du DPC seront-ils maintenus dans leur forme actuelle ?
- Comment les organismes devront-ils s’adapter à la bascule vers la certification périodique ?
En conclusion
La reconduction de Michèle Lenoir-Salfati pour six mois apparaît comme une solution provisoire dans un contexte d’attente stratégique. Si elle permet à l’ANDPC de continuer à fonctionner, elle laisse surtout entendre que des décisions importantes sont à venir.
Pour les acteurs du secteur, la vigilance est de mise : 2026 pourrait bien marquer la fin d’une époque pour le DPC, et le début d’un nouveau modèle de formation continue pour les professionnels de santé.
L’arrêté est disponible sur le site du Journal Officiel de la République Française.